Paris Fashion Week printemps-été 2024 : l’œil de Filep Motwary, Vogue Grèce

Crédits : Jean-Louis David
Crédits : Jean-Louis David
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Deux fois par an, les Fashion Weeks, qui débutent à New York pour finir à Paris en passant par Londres et Milan, donnent le ton sur les tendances à venir. Les défilés répondent à une question : que voudront porter les femmes la saison prochaine ?

Les It looks, les futurs must have, les chaussures et les accessoires que les modeuses s’arracheront, les couleurs phares…. Et bien sûr, les coiffures que les clientes vous réclameront en salon, bien souvent photos de tel ou tel mannequin à l’appui.

Editor at Large pour le magazine Vogue Grèce, Filep Motwary a couru les défilés parisiens du 25 septembre au 3 octobre pour découvrir les collections de prêt-à-porter du printemps-été 2024.

Filep Motwary – Photo : Ionna Chatziadreou

Quelles seront les tendances de la prochaine saison ? Réactions à chaud.  

Bonjour Filep, les défilés parisiens s’achèvent tout juste. Quel est votre ressenti ?

Les défilés de la Fashion Week reflètent l’état du monde et franchement, c’est un peu confus. Heureusement, nous avons atteint le point où des valeurs comme la polyphonie et l’individualité sont adoptées. La mode, dans sa nature éphémère, parle d’un glamour nomade qui change continuellement. Cette saison, certains shows comme Chanel, Leonard, Elie Saab ou Ann Demeulemeester ont mis en scène des filles aux cheveux naturels. Chez Miu Miu, les mannequins semblaient même sortir de la douche ! Sur d’autres défilés, comme Hermès, Mugler ou Rick Owens, l’élégance était au cœur du look, l’accent sur le vêtement.

Chez Dries Van Noten, à première vue, les looks semblaient assez naturels. Mais quand les modèles s’approchaient, on pouvait alors constater que des plumes avaient été mêlées aux cheveux – comme des extensions – mais aussi au make-up. Sublime !  Chez Comme des Garçons, les mannequins portaient des perruques en caoutchouc aux couleurs fluo, ambiance futuriste à l’opéra avec une touche d’humour bienvenue. Chez Watanabe, les mannequins coiffés de carrés très courts et gélifiés évoquaient une version moderne de Louise Brooks tandis que chez McQueen, les cheveux étaient sauvages, en volume.



Cela semble en effet, assez hétéroclite… Y a-t-il toutefois de grandes tendances qui se dégagent ?

J’ai plutôt tendance à regarder les choses dans leur ensemble avant de décomposer un look pour me concentrer sur les détails. Pour moi, il ne s’agit pas vraiment de tendances, mais d’une intention et d’une exécution. Il y a, en backstage, des coiffeurs incroyables qui dictent la façon dont nous appréhendons les cheveux, avec un point de vue intéressant. Duffy, Orlando Pita, Guido Palau… pour ne citer qu’eux !

Il nous a semblé aussi constater un retour de la coupe courte… Vous confirmez ?
Oui, en effet, les cheveux courts sont de retour… Mais aussi les cheveux très longs comme vus chez Ottolinger par exemple. Finalement, il n’y a pas de tendances… En ces temps troubles, tout est possible !


Et côté coloration ?

La plupart des filles portaient leur propre couleur. Il s’agit de mettre en avant des filles à la personnalité originale plutôt que des techniques de coloration. Les filles noires, quant à elles, portaient les cheveux très courts ou tressés… Certainement, pour des raisons pratiques.

Des souvenirs forts de coiffure sur les podiums ?

Le temps où Julien d’Ys créait les looks capillaires pour Karl Lagerfeld, Watanabe ou John Galliano me manque. Il a toujours été mon chouchou. Un vrai artiste !

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