Mieux comprendre le marketing générationnel et comment l’appliquer en coiffure

Taille du texte: A A A

Quand les marques se positionnent

Même si Vincent Mercier, le directeur général France de L’Oréal Division Produits Professionnels, nous affirme que tout est davantage une question d’envie et de besoins que d’âge – envie de produits naturels, de texturisants particuliers, de soins pour les cheveux frisés, crépus… –, il avoue que la communication n’en demeure pas moins ciblée et que l’on ne s’adresse pas de la même manière à une jeune femme qu’à une personne plus âgée : « On peut s’appuyer sur les tendances avec les Splashlights de Redken ou les It Looks de L’Oréal Professionnel. » Si les plus jeunes sont sensibles aux égéries qui incarnent une certaine idée de la coiffure, les plus mûres préfèreront qu’on leur parle des produits en faisant appel à des professionnels reconnus : « Pour les plus jeunes, on peut communiquer avec des égéries comme Kirsten Dunst pour L’Oréal Professionnel, Kate Moss pour Kérastase et Inna Modja pour Mizani, et des muses comme Sky Ferreira pour Redken. Elles-mêmes portent ces tendances et les incarnent. Pour les plus âgés, on apporte de l’expertise et des conseils de pro avec des coiffeurs ambassadeurs ou partenaires, par exemple Frédéric Ménétrier pour L’Oréal Professionnel, David Lucas pour Kérastase et Shu Uemura, Stéphane Amaru pour Redken. Dans tous les cas, on s’appuie sur la prescription des leaders d’opinion pour faire passer les messages de nos marques », nous explique le directeur DPP de L’Oréal.

L’accueil intergénérationnel

Dans des salons comme ceux de l’enseigne Dessange, tous les âges se croisent. La célèbre marque dévoile son parti pris avec les générations…

« La seule attitude à avoir pour toutes les clientes quelle que soit leur génération est l’écoute. Écouter, c’est être capable de proposer les services adaptés et de faire du sur-mesure comme seule une marque de luxe peut le faire. C’est dans l’échange avec la cliente et son style que nous proposons les services qui leur conviennent le mieux. Par exemple, les générations plus jeunes iront plus facilement vers le tie & dye, les lissages ou encore la mise en forme wavy, effet sortie de plage. »

Communiquer avec tous sur le Web

La Toile n’est plus réservée aux plus jeunes, on peut même voir à présent se dessiner une différence entre les divers réseaux. Une chose est sûre, c’est qu’il existe des sites et applis adaptés à toutes les générations.

Si l’on veut simplifier

Facebook = échange, information, partage.
YouTube = apprentissage, tutos.
Pinterest = inspiration.

Florence Chartier, Community manager à Elle.fr, nous éclaire sur les spécificités de chaque réseau social

« Twitter, Facebook et G+ s’utilisent pour la rapidité de propagation d’un contenu éditorial, Pinterest et Instagram plus pour les images. » Pinterest, malgré une explosion des utilisateurs en 2012, ne compte que 20 millions de pinners dans le monde, dont 80 % viennent des États-Unis. Si aujourd’hui on en recense 157 000 dans l’Hexagone, nous sommes loin des 26 millions de Facebookers actifs juste pour la France. Florence Chartier en tire une conclusion simple : « Il apparaît donc que Facebook reste un des réseaux sociaux préférés des “digital natives”, même si l’intérêt d’un nouveau venu comme Snapchat chez cette population pointe un besoin auquel Facebook ne peut pas répondre : l’éphémère. » Les marques capillaires ont bien compris et agissent en conséquence pour parler à des consommateurs de toutes les générations. Les réseaux sociaux sont autant de canaux supplémentaires de communication autour d’une marque, mais cela ne change en rien le discours propre à chaque gamme. Florence Chartier nous confirme : « Le ton doit avant tout rester celui de la marque car il contribue toujours à son identification, c’est un travail primordial. »

Comprendre ses clients pour s’adapter : Elisabeth Pennetier, psychologue, nous donne les clés pour comprendre toutes les générations qui viennent dans son salon.

Pourquoi retrouve-t-on toutes les générations au salon ?
Quand on est petit, on se conforme plutôt à l’image que les parents veulent renvoyer. Quand on est ado, on choisit sa coiffure en fonction de ses camarades, de son groupe. Adulte, on cherche à montrer son appartenance à un groupe tout en mettant en avant sa personnalité. Une fois plus âgé, c’est un des seuls moyens d’accéder à un aspect soigné.

Comment aborder chaque génération en salon ?
Les enfants : Il faut les mettre en confiance. Ils sont très craintifs pour tout ce qui touche leur corps.
Les ados : La communication est essentielle, de même que les conseils. L’ado à la recherche d’identité est souvent désireux de « changer de tête ». Le coiffeur doit aider, guider, voire dissuader dans certains cas.
Les adultes : Le salon représente un havre de paix. Le coiffeur doit être l’ami qui conseille et s’adapte au client car il le comprend.
Les seniors : Le coiffeur doit aborder la séance avec douceur, sollicitude tout en conservant son dynamisme. Il doit insister sur la bonne image de soi. La personne âgée doit ressentir qu’elle a encore bien sa place au salon.

Catégories: Actualités