Licencie-moi, je veux faire un break

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Saviez-vous que, selon la chambre des métiers, il y aurait trop de coiffeurs qui ne trouvent pas d’emploi ? Donc, il serait utile d’arrêter d’en former ! Comment se fait-il que tous les entrepreneurs que je rencontre se plaignent de pénuries pour recruter ?

Pourquoi des chômeurs en coiffure ?

Rien qu’à Toulouse, plus de 700 coiffeurs pointeraient à Pôle Emploi, vous croyez rêver ? Et bien non ! Parce que sur ces 700 coiffeurs inscrits, seule une minorité est réellement du métier ! Incroyable, non ?

Il est possible de choisir n’importe quelle branche quand on cherche un emploi : un coiffeur peut s’inscrire sur la liste des menuisiers s’il le désire et un boucher peut aller avec les coiffeurs. Du coup, on est sûr de ne pas décrocher un travail ! On estime à seulement 20 % le total de vrais coiffeurs sur le nombre de demandeurs d’emploi dans ce secteur.

J’ai souvent entendu ça, pas vous ?

« Je voudrais faire un break, pourrais-tu me licencier ? – Mais si tu veux arrêter ton travail, donne ta démission, pourquoi veux-tu que je te vire, je suis content de toi ! – Pour percevoir le chômage ! Comment veux-tu que je vive sinon ? »

Le business du chômage

Le « business » du chômage pousse certains coiffeurs qui ont un travail à faire un break… Ou ils sont tentés de profiter de deux ans de chômage payé pour réfléchir sur leur situation ou changer un peu…

Alors, certains en ont fait un « métier » : ils travaillent six mois, cumulent le chômage avec un prud’homme. C’est vraiment presque devenu leur nouveau métier ! Ils ont abandonné leurs rêves artistiques pour devenir procéduriers et vivre aux crochets de la société.

Vous trouvez ça normal ?

Pôle Emploi est normalement fait uniquement pour l’urgence. Il ne doit pas servir d’emploi payé à ne rien faire. Ces « abuseurs » du système prennent la place de ceux qui en ont réellement besoin et ils seront les premiers à se plaindre quand le système ne pourra plus assumer personne.

La Grèce a vécu cela avant nous. Les habitants ont abusé de leur système social et ont tout fait pour payer un minimum d’impôts… Aujourd’hui, un coiffeur grec perçoit un salaire minimum de 200 euros par mois, sa période d’essai dure un an et sa place est précaire. Le chômage explose, cette fois réellement, et il n’y a plus d’argent dans les caisses pour faire du social… plus de travail, plus de ressources…

Faut-il en arriver là pour qu’une minorité grandissante comprenne que les avantages sociaux – maladie et travail – doivent être réservés « au cas où », en espérant ne jamais en avoir besoin !

Comment est-il possible d’être au chômage dans la coiffure, de ne pas trouver de travail ou de ne pas le garder quand on est bon ? Réfléchissez-y !

Stéphane