La franchise est-elle une solution idéale pour les coiffeurs?

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Devenir son propre patron… Tel est le rêve de nombreux coiffeurs et coiffeuses ! Un désir freiné par temps de crise. Et si la franchise était la solution idéale pour avoir son propre salon de coiffure ?

Quel coiffeur ne rêve pas d’être à la tête de son propre salon ? Pourtant, il n’est pas facile de se lancer dans une telle entreprise. Fins de mois difficiles, concurrence, factures, crise économique… Tant de craintes qui nous bloquent dans nos envies d’entreprendre. Entrer dans un réseau déjà existant, jouir d’une image de marque et d’outils communs, pourrait être la solution idéale. Alors, se franchiser ou ne pas se franchiser ?

« La franchise est un accord par lequel une entreprise, le franchiseur, accorde à une autre entreprise, le franchisé, le droit de commercialiser des types de produits et/ou services, en échange d’une compensation financière directe ou indirecte », rappelle le site Observatoire de la franchise.

Le contrat inclut donc l’utilisation d’un nom ou enseigne, un mode de présentation uniformisé des locaux, l’approvisionnement ou le référencement de produits et/ou services, la transmission d’un savoir-faire et une assistance commerciale. À la lecture du contrat se dessine dans notre tête une balance sur laquelle les avantages semblent peser plus lourd que les inconvénients. Le coiffeur sera certes tenu de rester fidèle à des codes, mais il deviendra aussi son propre patron.

L’union des coiffeurs fait la force

Il bénéficiera alors de la notoriété du franchiseur. Mais pas seulement ! Il aura à disposition de nombreux outils pour se développer et progresser. Prenons l’exemple de l’enseigne Vog. Le franchiseur garantit formations, logiciels de gestion, mais aussi stages en management et conseils pour augmenter son chiffre d’affaires par une relation régulière avec des animateurs
régionaux.

Au-delà du savoir-faire de l’entreprise, le franchisé profite des outils de communication de la marque, tels que la publicité, les communiqués de presse ou les événements qui ponctuent l’année.

La prise de risque est minime quand on s’engage dans un concept qui a fait ses preuves. La clientèle, rassurée par l’expérience de la marque, poussera plus facilement la porte d’un salon dont elle connaît le nom ou le style.

Malgré tous les avantages que présente la franchise, vous vous engagerez sur une durée de trois, cinq ou sept ans, durant laquelle vous devrez, en plus de payer chaque mois votre redevance, vous délester d’un pourcentage sur votre chiffre d’affaires (4 % hors taxe pour les salons Self Coiff par exemple).

Enfin, vous vous soumettrez à certaines règles telles que le respect du logo ou la PLV. D’où l’importance de se renseigner sur les différents franchiseurs, les termes du contrat et la plage de liberté qui vous sera accordée dans le salon.

Le réseau de franchise demande un investissement certain en contrepartie d’un accompagnement non négligeable. La franchise choisie peut s’avérer un formidable levier de développement, mais pas une assurance tous risques ! Voici quelques éclairages pour comprendre le système…

Le bon choix comme gage de réussite

Du choix de la franchise dépend l’épanouissement et la réussite du coiffeur franchisé. Quelques conseils à suivre pour éviter les erreurs de casting !

Devenir franchisé, c’est s’engager un laps de temps bien défini avec une marque. Pour ne pas s’embourber dans une aventure douloureuse ou ruineuse, il faut prendre le temps de se renseigner sur les différentes franchises, de comparer leurs modalités (droit d’entrée, pourcentage mensuel, droits et devoirs, vie de la communauté) et leurs concepts
(design des salons, manière de pratiquer la coiffure).

Après une première sélection, rencontrez les franchiseurs que vous avez retenus. « La coiffure est avant tout une rencontre humaine, rappelle Jean-Claude Aubry. Il est primordial de connaître le franchiseur, de savoir quelle est son histoire et où il va. »

Cette première rencontre vous permettra de sentir si l’esprit de la franchise vous correspond. Mais pas seulement. À cette occasion, le franchiseur est tenu par la loi Doubin de vous remettre le document d’information précontractuel (DIP), comme le précise Yves Sassi, fondateur de l’Observatoire de la franchise, interviewé par lentreprise.lexpress.fr. Il faudra lire attentivement ce document et noter les points que vous ne comprenez pas.

N’hésitez pas à vous faire aider par un avocat spécialisé dans le domaine de la franchise(1). Pour éviter les mauvaises surprises, renseignez-vous bien sur tout l’aspect logistique. Le franchiseur doit « disposer d’une équipe structurée, dont les tâches sont définies pour assister le réseau, former les partenaires, faire de la publicité », selon Yves Sassi.

Le concept de la franchise ne suffit pas pour assurer le bon fonctionnement de votre salon de coiffure !

(1) À titre d’exemple : http://www.bsm-avocats.com

Les 8 clés du succès de la franchise dans le secteur de la coiffure

  1. Travailler dur pour conquérir sa clientèle et la fidéliser La franchise est une boîte à outils à utiliser, pas une solution miracle.
  2. Patience et préparation ! Il faut étudier les contrats, comparer différentes franchises, rencontrer des gens pour savoir quelle franchise vous correspond le mieux.
  3. Suivre avec assiduité tous les conseils du franchiseur « La franchise, c’est une histoire, explique Jean-Claude Aubry. On ne peut en utiliser qu’un morceau. »
  4. Vouloir intégrer un groupe et y être fidèle Donc accepter de mettre de côté certaines idées personnelles.
  5. Participer au mouvement global Quand une action commerciale est menée au niveau national, s’inscrire dans le mouvement. « Plus on est nombreux à faire du bruit, plus le bruit est retentissant », souligne Eric Léturgie.
  6.  Bien expliquer votre démarche à vos collaborateurs Votre équipe doit comprendre les raisons de votre engagement pour avoir envie de participer au succès du salon.
  7. Mettre en place un plan d’adaptation Élaborez un planning avec des échéances pour acquérir et maîtriser les différentes techniques du franchiseur.
  8. Accepter d’être contrôlé par le franchiseur ! Ce n’est pas par manque de confiance en vous, mais pour vous donner des clés afin d’obtenir de meilleurs résultats. « Une critique fondée est un levier de progression », insiste Eric Léturgie.

Les avantages d’ouvrir un salon de coiffure franchisé

Bénéficier de la réputation d’un nom, de l’image d’une marque ou d’un service exclusif du franchiseur est le premier atout de cet engagement. La clientèle, rassurée par un savoir-faire ou une expérience, vous fera plus confiance qu’à un coiffeur indépendant.

Être formé au savoir-faire de l’entreprise, mais aussi aux techniques de management, l’expérience de la franchise vous permettra de faire évoluer votre carrière. Vous profiterez également d’une publicité nationale et d’outils de communication comme la PLV, les affiches publicitaires, mais aussi les communiqués de presse envoyés par le groupe. Vos RP sont assurées dans une globalité.

Les inconvénients

L’inconvénient numéro un consiste bien sûr à devoir se plier aux règles du groupe. Si vous avez un tempérament individualiste et que vous aimez glaner par-ci par-là, la franchise risque de vous ennuyer. Ensuite, les contrôles réguliers. Les franchiseurs vérifient si le concept du salon est respecté et le travail accompli par les coiffeurs.

Enfin, l’aspect réseau connaît lui aussi un revers de médaille. « Lorsque la concurrence entre les membres du réseau est exacerbée, l’entente peut partir à vau-l’eau », nuance Yves Sassi, fondateur de l’Observatoire de la franchise, interviewé par lentreprise. lexpress.fr. Encore une fois, la réussite de l’expérience dépendra du bon choix de la franchise.

Quelques exemples de franchise coiffure pour avoir une idée

 

 

Julie de los Rios et Chloé Goudenhooft

L’avis de Bruno Glémain / L’invité de la rédac’

J’ai beaucoup appris avec la franchise, je confirme sans hésitation que la franchise est réellement « la » porte d’entrée aux principes du management et au développement. Un point essentiel qui fait la différence et pourtant peu mis en avant : le contact avec les autres franchisés. On ne se sent pas seul face aux difficultés. Dans les séminaires, on apprend autant en parlant avec les autres franchisés autour d’une table que lors des conférences !

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