La formation des chefs d’entreprise artisanale touche le fond

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Le Fonds d’assurance formation des chefs d’entreprise artisanale, ou Fafcea, ne sera pas en mesure d’assurer les financements des formations destinées aux chefs d’entreprise et artisans à partir 15 mars 2019, toute prise en charge au-delà de cette date est suspendue.

 

Dès l’annonce de la refonte du dispositif de recouvrement de la contribution à la formation professionnelle (CFA), transféré de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) aux Urssaf à compter du 1er janvier 2018, les organisations professionnelles avaient mis en garde : ce changement de collecteur devait être préparé avec soin afin de ne pas perturber le bon fonctionnement des financements des formations professionnelles.
Or, la collecte 2018 qui avait initialement été estimée à 72 M d’euros par le Trésor public ne s’élève finalement qu’à un montant de 33,8 M d’euros pour cette année !

« 170 000 entreprises artisanales cotisantes répertoriées dans les fichiers du Trésor public ont “inexplicablement” disparu des fichiers des Urssaf lors de ce transfert de collecte, et ne sont toujours pas identifiées. » Conséquences : une collecte particulièrement faible qui met en péril l’équilibre financier des FAF et des capacités de financement qui ne permettent d’assurer que les seules formations du 1er trimestre 2019.

 

Financements suspendus

Dans un communiqué paru sur son site Internet, le Fafcea explique être « contraint de suspendre ses financements au plus tard à compter du 15 mars 2019 : à cette date, plus aucune demande de financement ne pourra être honorée ». Ainsi, ce Fonds n’est plus en mesure de financer la formation professionnelle continue des chefs d’entreprise artisanale et d’honorer sa mission d’accompagner les artisans tout au long de leur parcours professionnel.

Pour le Fafcea, « l’impréparation totale de cette réforme engagée par le gouvernement précédent » et le transfert de la collecte des contributions à la formation continue, aux Urssaf depuis janvier 2018, aurait entraîné « un assèchement de la collecte, donc des ressources du Fafcea », ajoute ce dernier.

Le Fafcea : « demande expressément au gouvernement d’intervenir et de tout mettre en œuvre pour permettre aux artisans de préserver leur accès à la formation professionnelle continue ».

 

« Une rupture historique »

« La formation continue des artisans risque de connaître une rupture historique », insiste quant à elle l’Union nationale des entreprises de coiffure (Unec). En effet, sans une intervention rapide de l’État pour trouver une solution à cette situation grave et sans précédent, c’est près de 10 000 stages qui ne pourront pas être pris en charge dans le secteur coiffure dans les prochains mois.

Un manque important pour les entreprises des métiers de la coiffure qui sont particulièrement touchées alors que l’intégration numérique, les nouvelles tendances, les progrès technologiques nécessitent des formations spécifiques et des mises à niveau régulières, tout autant que les compétences managériales et techniques.

Cette situation inédite vient paralyser le développement des activités. Les formations sont un levier indispensable pour répondre aux enjeux de la profession, assurer la montée en compétences et assurer la pérennité et l’évolution des métiers.

 

 

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