Jean Baptiste Santens met la coiffure à l’honneur dans Drag Race France

Crédit photo Jean Ranobrac
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Coup d’envoi ce vendredi 30 juin de la deuxième saison de Drag Race France sur France 2

Après le succès de la première édition en 2022, rassemblant jusqu’à 7 millions de téléspectateurs, et son retentissement sur les réseaux sociaux, Drag Race France revient avec une nouvelle saison plus riche. Cette année, 11 queens s’affronteront jusqu’à la finale qui couronnera la Reine en public – une première en Europe.



En coulisses de ce show télévisé – une partie sur France TV Slash et une partie sur France TV en deuxième partie le vendredi -, un certain Jean Baptiste Santens. Membre de l’équipe artistique de la Haute Coiffure Française depuis 2020, cet artiste a eu une carrière dans la mode – en backstage des défilés avec Guido Palau entre autres – avant de se spécialiser dans la perruque. Et il a eu du flair ! Au même moment, le mouvement Queer a pris de l’ampleur et son talent n’a échappé à personne et certainement pas aux Drag Queens !

Après avoir collaboré avec de nombreuses reines aux Etats-Unis, il s’impose tout naturellement en coulisses du Drag Race France. Comme l’an dernier, il signe certains looks de la présentatrice-star, Nicky Doll. Mais c’est aussi et surtout sur la tête de la candidate Cookie Kunty, sa muse et amie, qu’il apportera sa touche. Rencontre avec une figure du renouveau de la Haute Coiffure Française.

Jean Baptiste Santens
Crédit photo Jean Ranobrac

Pouvez-vous nous rappeler un peu comment est née cette émission ?

« Elle a été créée il y a une quinzaine d’années par RuPaul aux Etats-Unis. A l’origine, le mouvement queer était underground. Peu à peu, il a pris de l’ampleur. Si bien que l’émission a été diffusée sur une chaine nationale, créant ainsi une mouvance avec des têtes d’affiche. Et donnant envie à la communauté de faire du drag. Les queens ont toujours été des porte-paroles de la communauté LGBT et elles sont devenues nos icônes. Outre Atlantique, le phénomène est désormais plus ou moins mainstream. Les drags américaines ont pu atteindre un public plus large à la télé et les réseaux sociaux ont pris le relais au même moment. Certains ont des millions de followers ! Elles ont un rôle important : elles ouvrent les portes à des idées comme la liberté d’expression et d’être soi et l’acceptation de la différence. Peu à peu, le mouvement a évolué dans le monde et la plateforme drag s’est développée aussi en Europe. La franchise de l’émission Drag Race a été rachetée en France et la première édition s’est tenue l’an dernier. Comme je travaillais déjà avec des drags queens américaines, la présentatrice a fait appel à moi pour certaines de ses perruques.« 

Cette année, nous pourrons aussi admirer votre travail sur Cookie Kunty. Pouvez-vous nous dire comment est née cette collaboration ?

« Je fais aussi du drag. Cela se définit en famille et quand tu commences, une autre drag queen plus implantée devient ton mentor. Elle est ta « drag mom » et tu es sa « drag daughter ». Quand je suis rentré dans le milieu queer, il y a 5 ans, Cookie Kunty m’a pris sous son aile. Elle est devenue ma meilleure amie, ma muse et mon « rat de laboratoire ». J’expérimente toutes sortes de coiffures avec elle. Quand elle a été sélectionnée pour la saison 2 de Drag Race France, c’était évident que j’allais m’occuper de ses cheveux en tant que hair art director exclusif. Elle est prête à porter tout ce que je lui propose alors j’en profite pour lui faire les looks les plus incroyables, à la hauteur de la Haute Coiffure Française. Tous les looks que j’ai déjà exploités, je les ai redéveloppés pour l’émission. J’ai amené la HCF sur France 2 ! »

Justement, à quoi doit-on s’attendre ?

« Il y a des looks phares de mon catalogue. Ce qui est génial, c’est que j’ai carte blanche. J’ai donc signé 16 looks. L’avantage du spectacle et spécifiquement du drag, c’est qu’il n’y a aucune limite de style, ni de forme, de volume et de couleur. Chaque jour est une nouvelle histoire. Il n’y a pas de fil conducteur dans la collection, si ce n’est ma griffe. A chaque fin d’épisode, il y a un thème donné pour le runway. Il faut donc accorder les cheveux à un look. Tous les genres de la coiffure sont exploités. Cela me change de la mode qui laisse peu de place à la créativité. Ou du salon et de la compétition. Là, je peux réunir tout ce que je fais dans la vie. Seule contrainte ? Les looks doivent être forts. La cliente doit être rassasiée de créativité. Il n’y pas de barrière ni de jugement. Ce qui est parfois reproché à la compétition coiffure, le côté extravagant, mes clientes sont prêtes à le payer très cher ! Finalement, le mouvement Queer est parfaitement en adéquation avec une autre tendance que je ressens, c’est un retour de la créativité et de l’artistique dans la coiffure. »

Un retour de la perruque dans la rue, vous y croyez ?

« La perruque est omniprésente. Toutes les superstars en portent. Elle est moins artistique que dans le milieu Queer mais elle est présente. Aux Etats-Unis, toutes les stars afro-américaines en portent. Mais dans la vie de tous les jours, je ne suis pas sur qu’elle soit utile. Si on a des cheveux en bonne condition… En soirée, peut-être, comme les stars. Mais c’est un produit qui est très cher, un vrai artisanat de luxe, donc tout le monde ne peut pas se le permettre. Chaque modèle est implanté et customisé à la main. Il est important de rappeler que la perruquerie est un savoir-faire d’excellence de la coiffure. »



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