Fin de la qualification obligatoire en salon : faut-il s’inquiéter ?

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En effet, depuis le 1er juillet 2023, un code de l’artisanat a été créé, « afin d’améliorer la lisibilité et la compréhension des dispositions relatives aux métiers de l’artisanat », explique Christophe Doré, Président de l’UNEC dans la newsletter datée du 9 aout. Ce dernier se veut rassurant, soulignant que si les textes ont été recodifiés à droit constant, « la qualification professionnelle n’est pas remise en cause ». Il rappelle que l’article L.121-1 du Code de l’Artisanat mentionne : «  la coiffure parmi les activités qui ne peuvent être exercées que par une personne qualifiée professionnellement ou sous le contrôle effectif et permanent de celle-ci. La personne qualifiée n’est donc pas obligatoirement le chef d’entreprise mais peut être un salarié qui assurera le contrôle effectif et permanent de l’activité. » .

Mais qu’est ce qu’une personne qualifiée ?

Un professionnel titulaire du CAP, BP ou d’un diplôme ou titre de niveau égal  ou supérieur homologué ou enregistré au RNCP pour la coiffure à domicile et d’un BP ou BM pour la coiffure en salon. Toutefois, Christophe Doré précise ensuite qu’ « à défaut de diplômes ou de titres, une personne exploitant un salon de coiffure doit justifier d’une expérience professionnelle de 3 années effectives sur le territoire de la République, de l’Union européenne ou d’un autre Etat partie à l’accord sur l’Espace économique européen, acquise en qualité de dirigeant d’entreprise, de travailleur indépendant ou de salarié dans l’exercice du métier ou de la partie d’activité en cause. (C. artisanat, art. R.121-1 à R.121-3). »

Une pétition pour mobiliser les coiffeurs


C’est justement là où le bât blesse pour nombreux coiffeurs et chefs d’entreprise. Parmi eux, Véronique Gaudron, vice-présidente CMA 57, formatrice freelance pour Eugène Perma Professionnel et coiffeuse, formatrice, conseillère business et présidente à l’Excellence Descoiff’. Elle a tiré la sonnette d’alarme en mettant en place une pétition sur le site Change.org. Titrée « Absence de qualification obligatoire en salon de coiffure » (à découvrir ici), elle a déjà obtenu 451 signatures sur les 500 requises. « A mes amis coiffeurs et à nos chers clients également :  Le code de l’artisanat art. R.121-1 à R.121-3 vient de se mettre aux normes Européennes en supprimant la qualification obligatoire, pour exploiter un salon de coiffure, en le remplaçant par 3 années d’ expérience professionnelle. Des normes qui banalisent notre métier en ouvrant la porte à des personnes non qualifiées. Même si on sait que les examens ne sont plus en adéquation avec la réalité du terrain, on les formait quand même à un minimum de connaissances techniques… » écrit-elle pour dénoncer cette décision avant d’interpeller le Président de la République.

« Attention aux catastrophes capillaires et aux abus en tous genres, cela banalise encore plus l’apprentissage, moi qui pensais que notre gouvernement voulait lui redonner ses lettres de noblesse, on en est loin là. (…) Merci M. MACRON pour cette discrimination ! L’intelligence n’est pas que pour les personnes qui font des longues études, mais aussi pour nous les artisans qui faisons vivre la France et qui ne pourrons jamais être remplacés par l’IA … »

A cette attaque, l’UNEC répond.

Christophe Doré veut rassurer les troupes. « L’évolution de la règlementation métier ne remet aucunement en question notre attachement à la qualification et à la recherche de l’excellence, qui est intrinsèque au métier de coiffeur. Nos entreprises ont besoin de compétences, et c’est bien par la qualification et la formation que les professionnels l’acquerront. L’I2CR (Institut Coiffeur Créateur Repreneur), le certificat de qualification professionnelle « cheveux crépus à bouclés » ou encore la filière artisanale s’inscrivent déjà dans cette logique. Poursuivons dans cette voie ! » conclut-il la newsletter du 9 aout.



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