C’est joli, ça rime, ça sonne bien, mais ça ne sert à rien

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« Malgré la hausse de TVA, nos tarifs ne bougent pas. » Voilà ce que j’ai pu lire sur la vitrine d’un de mes concurrents aujourd’hui.

 

Je pense que ce même concurrent n’augmente pas non plus à chaque augmentation du SMIC, ni même lorsque les produits, les charges de personnel, et les frais d’exploitation grimpent en flèches. Voilà comment cannibaliser sa rentabilité, réduire sa marge de progression, et perdre un peu plus chaque jour du terrain sur les salons SUP HAIR STAR.

Je doute fort que nos clients fidèles, ceux qui nous font vivre, regardent au centime près. Sinon, cela veut dire qu’ils recherchent un prix plutôt qu’un service. Ce qui est très inquiétant ! Car dans ce cas, vous n’avez aucun contrôle sur l’avenir de votre société et c’est votre rival le moins cher qui commande.

 

Que faut-il préférer ? Une clientèle « addict » à un prix bas, ou à une qualité élevée ?

La solution la plus facile, celle qui demande le moins d’investissement personnel est certes le choix de pratiquer des prix bas, mais c’est également le plus dévalorisant.

Car pour revenir à notre histoire, la non-augmentation de ce coiffeur « suicidaire », par tranche de chiffre d’affaires de 100 000€ HT, lui coûtera 400€ de plus de TVA, mais aussi environ 200€ de plus de produits, dus à l’augmentation de ses fournisseurs. Ça lui coûtera également 300€ environ de plus par salarié cette année à cause de l’augmentation du SMIC. Je vous laisse imaginer ce que lui coûteront les hausses de gaz et d’électricité et les taxes à répétition.

Mais ce coiffeur n’augmentera toujours pas ses tarifs par peur de perdre ses clients. Ce même coiffeur mettra sûrement la main à la poche de son compte personnel pour renflouer les dettes de son entreprise et payer lui-même l’augmentation qu’il aurait dû demander.

Nous avons ici l’un des nombreux coiffeurs bénévoles de France. Tous ça parce que ledit coiffeur n’aura pas eu l’envie ni le courage d’élever son niveau qualitatif de travail, en ne se formant pas, et en n’apportant aucun service premium à sa clientèle.

Henry Ford a dit : « Ce n’est pas l’employeur qui paie les salaires, mais le client. » Alors, prenez-en note.