Le salon de coiffure est-il un lieu de sexisme ?

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Quand l’égalité des sexes vient bousculer les codes en coiffure, ce sont les tarifs qui trinquent ! Explication et étude de cas avec biblond.

Les salons de coiffure discrimineraient-ils les femmes ? Au début du mois de janvier, un salon danois a en tout cas été condamné à 350 euros d’amende par le Conseil de l’égalité du pays… Selon le site juriguide.com, une Danoise avait porté plainte car « elle trouvait inadmissible que les hommes allant dans ce salon paient 55 euros alors que les femmes devaient payer 70 euros ».

Cette condamnation fait-elle l’unanimité ? Pas vraiment, car même au Danemark, elle a suscité de nombreuses critiques. Le site évoque notamment la réaction de Connie Mikkelsen, présidente de la Chambre syndicale des coiffeurs, qui trouve cette condamnation absurde. « Cela prend, tout simplement, plus de temps avec une femme », a-t- elle indiqué.

PAS D’ENJEU ÉGALITAIRE

Sophie Noël, coiffeuse à L’Atelier Ô72 à Bordeaux, partage cet avis.

« Le plus souvent, pour les femmes, nous apportons des conseils, nous faisons un brushing, un soin, alors que pour les hommes, en général, nous ne réalisons qu’une coupe. »

SEXISTE ?

Pas de discrimination, donc, juste une prise en compte du travail effectué. Les associations de lutte pour la défense des droits des femmes convoquées n’ont d’ailleurs pas voulu s’exprimer sur le sujet, n’y voyant pas un véritable enjeu d’égalité. Le Collectif national pour l’égalité des droits des femmes, par exemple, indique avoir des sujets plus terre-à- terre et autrement plus graves à traiter pour faire avancer les choses…

JURISPRUDENCE

Néanmoins, la condamnation devait faire jurisprudence au Danemark. Les salons de coiffure ne doivent plus faire de différence dans leurs tarifs entre les hommes et les femmes. Cela a dû entraîner des difficultés à définir les prix. Connie Mikkelsen mettait en garde contre « les prix chaotiques qui pourraient voir le jour ». Face à l’idée de définir le prix en fonction du temps passé ou de la coupe réalisée, la présidente de la Chambre syndicale craignait les problèmes dus à l’appréciation de chacun sur ce qu’est une coupe longue, courte…

À LA CARTE

Pour Sophie Noël, en revanche, la pratique d’une coiffure « militante », ou du moins non discriminante envers les femmes, consisterait à faire payer ce qui est demandé, selon un système à la carte, mais équitable. « Certains forfaits ne laissent pas le choix aux clientes. Elles sont obligées de payer le shampooing, la coupe et le brushing alors qu’elles ne veulent pas de brushing par exemple. Les forfaits devraient rester des prix d’appel pour inciter. Ils ne doivent pas obliger les femmes à payer plus cher pour un service qu’elles ne veulent pas. » 

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