Le cheveu végétal, l’alternative durable et éthique de la marque Quel Toupet

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Des cheveux d’origine végétale, 100 % naturels donc et au plus proche du cheveu humain… Telle est la promesse de la marque Quel Toupet, fondée par Marion et Anne-Claire. Mais comment cela est-il possible ? Grâce à la valorisation de feuilles de plants d’ananas. Mais revenons à l’origine…

L’idée nait au Cameroun. Marion vit en Afrique depuis plusieurs années quand elle s’intéresse aux fibres végétales et aux nombreuses utilisations qu’elles offrent. Mais que faire de cette matière première que nous offre la nature ? Sa rencontre avec la coopérative UNAPAC à Loum au Cameroun, qui cultive la banane plantain et l’ananas de manière raisonnée, donne naissance à un partenariat dès 2018. L’objectif ? Valoriser les coproduits de ces cultures plutôt que les jeter.

C’est à ce moment-là qu’Anne-Claire rejoint l’aventure, apportant ses connaissances en recherche et développement à la société Fibers Fabric. Le duo expérimente, teste et découvre au fil du temps les qualités de ces fibres. Très vite, l’idée du cheveu végétal germe. En effet, les deux femmes ont compris que la seul solution sur le marché capillaire est le plastique – problématique d’un point de vue environnemental. Quant au cheveu humain, il est contestable d’un point de vue éthique.

Elles créent alors la marque Quel Toupet. Avec Jean-Marie, représentant de l’UNAPAC, Marion et Anne-Claire réutilisent les plants d’ananas, qui, après la récolte des fruits, étaient considérés comme des déchets, coupés, balayés puis détruits. Résultats ? Désormais, 80 000 feuilles de plants d’ananas sont revalorisés annuellement. La volonté de la marque ? Apporter des solutions, du choix, de la nouveauté aux coiffeurs artistiques, perruquiers et tous les utilisateurs de cheveux artificiels.

Et très vite, les deux femmes se rendent compte du potentiel énorme de leur démarche. En effet, leur entreprise, un modèle d’économie circulaire au service du développement durable et d’une action sociétale (6 emplois ont été créés depuis le début des activités), permet d’obtenir – après deux années de recherche et développement avec différents partenaires dont l’université de Lorient et le dépôt d’un premier brevet en 2021 – une fibre aussi légère, douce et fine qu’un cheveu humain.


Baptisée Terrafib, la plateforme de valorisation construite en 2019, permet de réaliser les 5 étapes de fabrication, le tout sans utiliser le moindre polluant ! Pour aller plus loin dans leur démarche, les deux femmes ont imaginé un traitement de surface – un film de polymères naturels – qui remplace le silicone et donc forme une gaine autour des fibres pour les rendre plus proches de la texture naturel du cheveu. Ainsi sont proposés des fibres en 3 épaisseurs (Toufin pour imiter le cheveu caucasien, Toumix pour le cheveu européen et Toupet pour le cheveu asiatique) et onze teintes, allant du blanc au noir en passant par les châtains ou les blonds. « Pour ceux qui souhaitent réaliser eux-mêmes la teinture, il y une teinte blanche qui est la teinte originelle, sur laquelle ils peuvent pratiquer la coloration qu’ils souhaitent » précisent Marion et Anne-Claire.

Et comment les professionnels accueillent-ils cette nouvelle proposition sur le marché ? « Nous avons lancé la commercialisation en 2022 et ils y sont très réceptifs, ravis d’avoir un produit de substitution au cheveu synthétique avec lequel ils travaillent souvent par défaut » nous expliquent les deux entrepreneuses. « Comme tout produit innovant, nous devons prendre le temps de faire découvrir la matière. Mais nos clients – des perruquiers dans la mode, le cinéma, le théâtre ou l’opéra – sont des esprits très créatifs, ouverts à la nouveauté. L’accueil est très positif. Ils sont heureux car il n’y a pas d’impact environnemental. Ils sont sensibles à la démarche écologique et éthique. »

Mais quel bilan tirent Marion et Anne-Claire de cette première année sur le marché ? « Nous prenons notre vitesse de croisière. Tranquillement. Nous sommes en contact avec des coiffeuses et coiffeurs qui nous permettent d’avoir un retour sur le produit. Peu à peu, le bouche-à-oreille fait son œuvre, nous nous imposons dans le monde du spectacle. Nos cheveu végétaux leur ouvrent de nombreuses possibilités : perruques de différentes longueurs, barbes et moustaches, postiches, prothèses capillaires, chignons ou toupet… »

Mais comment Marion et Anne-Claire envisagent-elles l’avenir ? « Notre cheveu végétal peut être lissé, bouclé, teint… et il est parfaitement adapté aux conditions du spectacle, sur un tournage, à l’opéra ou sur les planches. Nous avons une vraie carte à jouer dans ce domaine artistique. Nous avons eu notamment des commandes de l’Opéra National de Paris. C’est un axe que nous voulons développer, et pourquoi pas au niveau européen ? »

Autres axes de croissance ? « Il y a aussi le domaine de la santé et du médical. Nous sommes en discussion avec une personne qui propose des prothèses capillaires. Enfin, nous voulons étoffer notre offre aux cheveux afro. Nous avons envoyé des échantillons à une coiffeuse, très satisfaite du résultat. » Il faut dire que cette matière est très légère, facile à coiffer et à tresser. Autre atout ? Elle n’a pas d’odeur. « A nous de créer des synergies avec des coiffeurs et des artistes ! Notre argument de choc ? Quel Toupet est, à ce jour, la seule solution écologique et éthique sur le marché des fibres capillaires. »

L’idée vous séduit ? « Pour obtenir un kit découverte, il suffit de prendre contact avec nous. Nous serons très heureuses de vous présenter notre concept et notre matière. »



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