Charge mentale : un coach pour trouver l’équilibre ?

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« C’est lors d’une interview de Sybil Décamps, multifranchisée à la tête de 4 salons Vog et Tchip, que le sujet nous a frappés comme une évidence. »

« J’ai 35 ans et j’ai rencontré mon conjoint il y a quatre ans. Avant cela, j’étais célibataire depuis dix ans. Je me suis rendu compte que j’avais mis ma vie de femme un peu de côté. Je me suis construite seule. Mais d’un coup, j’ai compris qu’il fallait que je trouve le juste milieu, entre vie privée et vie professionnelle », nous a-t-elle confié. « La majorité des actifs de notre secteur sont des femmes. Souvent, nous sommes victimes de ce qu’on appelle la charge mentale. Une maman qui doit s’absenter pour le spectacle de son enfant ou un mercredi, cela se comprend », poursuit-elle. Et même si son conjoint la soutient à 100 % dans le développement de son entreprise, elle a décidé d’être accompagnée dans cette volonté de trouver le juste milieu. « J’ai sollicité un accompagnement par le biais de l’ EFT »  [Emotional Freedom Technique, une pratique psycho-énergétique de libération des émotions selon les méridiens de la médecine chinoise. NDLR]. « Anne Olivier m’a aidée à travailler sur moi-même pour faire la part des choses et allier vie perso et vie pro.  Je me suis structurée pour consacrer des moments à ma vie personnelle, comme aller au restaurant ou cocooner à la maison. Sans cet équilibre, nous ne pouvons réellement nous épanouir. J’ai également fait appel à la coach Amandine Gavand, qui a travaillé longtemps pour le groupe Vog avant de se lancer récemment en free-lance. Notamment pour gérer cette fameuse charge mentale. Il faut apprendre à déléguer, se décharger de certaines tâches, mettre des mots sur des émotions… », précise Sybil Décamps.



Cette expérience personnelle peut servir à de nombreux entrepreneurs. C’est pour cela que Biblond a interviewé, pour en savoir plus, les deux coachs qu’elle a également sollicitées quand il a été question de faire monter en compétences l’une de ses collaboratrices, si dévouée à son métier qu’elle en oubliait sa vie familiale (voir l’article : Charge mentale : et si vous aviez recours à l’EFT ?).

Aujourd’hui, partons à la rencontre d’Amandine Gavand, coach freelance.

Bonjour, pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

« J’ai travaillé pendant des années avec le groupe Vog, j’étais proche des franchisés, je les accompagnais notamment dans le management. Ces chefs d’entreprise m’ont donné envie d’explorer le coaching. C’est désormais un sujet d’actualité dans de multiples domaines. Je me suis récemment lancée en free-lance. »

POrtrait d'Amandine Gavand
Amandine Gavand, coach free-lance

Mais au fait, qu’est-ce qu’un coach ?

« Un coach accompagne une personne qui le souhaite à prendre de la hauteur. Son rôle est d’écouter et de questionner le client pour mieux approfondir son objectif. Une fois cet objectif défini, le coach l’aide en posant des questions puissantes qui vont permettre une prise de conscience. Le client va alors pouvoir mettre en place son plan d’action et avancer selon ce plan d’action. »

Comment cela se déroule-t-il ensuite ?

« Ce plan d’action va permettre au client d’avancer à son rythme, avec ses envies et une nouvelle approche. Il va mettre en place des choses dans son quotidien pour trouver l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Il va aussi apprendre à prendre des décisions pour mieux gérer ses émotions. Les clients nous consultent en général parce qu’ils ont un projet ou une lassitude qu’ils veulent creuser. »

Comment expliquez-vous que de plus en plus de personnes souffrent de cette fameuse charge mentale ?

« Nous sommes des personnes connectées à la fonction humaine. Nous ne sommes pas des robots. Il faut trouver un certain équilibre. On peut adorer son métier, si on ne connaît pas ses ressources, on va s’épuiser. Les premiers maux sont des signaux d’alerte. Si l’on n’agit pas, on court droit au burn-out. »  

Quels sont ces signaux d’alerte à ne pas négliger ?

« Il y a plusieurs niveaux. Le premier degré, c’est cette sensation d’être plus irritable, d’avoir moins de recul, de se sentir un peu débordé.  Vient alors le second degré. On fait les choses mais cela n’a plus de sens. On ne sait plus où l’on en est. Les maux sont plus profonds. La personne s’interroge : “Dois-je arrêter ou continuer ?” Le niveau 3 est plus difficile. Nous sommes à la limite du burn-out. La personne arrive à ce niveau de difficulté parce qu’elle n’a pas écouté les signaux précédents. Elle n’a pas écouté son corps. Le mental est aussi attaqué. Tout devient plus compliqué. Le coach n’est plus utile à ce niveau-là. Cela relève d’un accompagnement psychologique. Le coach pourra alors intervenir par la suite pour recréer une dynamique pour le futur. »

Le coaching a donc ses limites. Selon le degré de mal-être, peut-il être trop tard ?

« Oui. Un coach n’est pas un thérapeute. Il accompagne une personne qui l’a décidé et qui veut se construire un futur différent. Nous sommes là pour la dynamiser, l’aider à trouver le moyen de sortir d’une situation qui ne lui convient pas et à exploiter les forces qu’elle a en elle. L’aider aussi à dessiner le futur qu’elle souhaite. Quand cela relève de la pathologie, c’est un thérapeute qui pourra aider. Les coachs ne peuvent pas guérir les maux profonds. »

Quels conseils donneriez-vous à un chef d’entreprise dans la coiffure ?

« La première chose est de connaître ses ressources. Qu’est-ce qui fait du bien hors du travail ? Cela peut être marcher en forêt, bouquiner, courir… Pour un chef d’entreprise, c’est important de bien identifier cela. Il y a beaucoup d’humain à gérer dans un salon de coiffure, entre les clients et les collaborateurs. Nous vivons une époque différente, qui demande beaucoup d’énergie pour créer les relations entre humains. On a tous un réservoir énergétique. Pour le remplir, il faut planifier sur son agenda ses ressources, ces moments pour soi, qui font du bien. L’humain doit partir pour mieux revenir, il a besoin de pauses. Ponctuer l’agenda de moments essentiels comme les vacances, des soirées ou des anniversaires permet de les visualiser et de ne pas faire marche arrière. Un chef d’entreprise est souvent seul, d’où l’importance de créer du réseau. Dans son métier, il ne doit pas hésiter à se faire accompagner. Les coiffeurs sont des artisans qui gèrent beaucoup de choses : plannings, fiches de paie, comptabilité, communication… Il y a une perte d’énergie, de temps et d’argent. Il faut savoir déléguer certaines tâches à des experts dont c’est le travail. Le patron n’en sera que plus épanoui et disponible pour développer son salon. Trop veulent porter toutes les casquettes. Nous avons nos limites. Certes, on peut être bon dans certains domaines. Mais si on fait un peu tout, on ne peut exceller et par conséquent être fier de ce que l’on accomplit.  » 



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