C’est un peu calme aujourd’hui, non ?

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A l’occasion d’une pause-café, j’échangeais avec mon mentor de l’époque une petite impression anodine. « C’est un peu calme aujourd’hui, non ? »

La réponse ne se fit pas attendre : «C’est vrai, où sont passés TES clients ? » Oups ! Je ne m’attendais pas à cette « question/flash/réponse » à laquelle je n’avais jamais réfléchi sous cet angle. Et il continua… « Eh bien oui ! Si tous les nouveaux clients que l’on t’a donnés étaient restés, tu serais complet… N’est-ce pas ? » Je dois bien admettre qu’il avait raison. On m’avait bien embauché pour que cela ne soit « pas calme ». J’avais donc failli à ma mission.

Le soir même, devant le logiciel du salon, mon boss me démontra, chiffres à l’appui, que l’on ne peut pas avoir plus de nouveaux clients que de « retours » ou de « recommandations »… Je me retrouvais soudain directement impliqué en première ligne…, démasqué par la technologie
infaillible des outils informatiques. Je venais d’apprendre que, pour être un bon coiffeur, il ne suffisait pas de « lever la jambe en coupant », mais réellement de remplir le « sacro-saint » carnet de rendez-vous. Mon mentor de l’époque, devant mon air estomaqué, me lança avec un sourire : « Merci quand même ». Il poursuivit, en admettant que c’était une erreur de ne m’avoir dit plus tôt que chaque salarié pouvait avoir accès à un bilan personnel, grâce à l’arrivée de l’informatique. Dès lors, dans le salon, un nouveau système fut mis en place, et chaque salarié savait qu’il serait contrôlé sur ce sujet. Ce qui impliqua tout le monde…

Ce nouveau système démontra très vite que le manque de contrôle appelle l’oisiveté. Finalement cette leçon fut un double succès : à partir de ce jour, je me suis toujours « auto-contrôlé» et j’ai même souhaité le contrôle ! Et mon mentor a appris que si on voulait mettre une idée forte en place, il fallait l’expliquer et se donner les moyens de la contrôler.

Si vous n’avez jamais pensé ou entendu cette phrase : « C’est un peu calme aujourd’hui, non ? », alors considérez cet article comme nul et non avenu…

Stéphane Amaru

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