Anthony Galifot, le coiffeur aux lames aiguisées

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Auteur du livre Autour du fauteuil, des aventures de Capucine la blonde et blogueur pour le site Biblond.com, Anthony Galifot a toute une palette de compétences, mais c’est dans l’art de la coupe au rasoir qu’il se démarque de ses confrères. Parcours d’un maître de la lame qui n’a de cesse de parfaire sa technique.

 

 

Originaire de la région nantaise, Anthony Galifot a eu la chance de grandir près de la mer, loin de l’agitation urbaine. Mais les bateaux n’étaient pas son dada, loin de là. Jusqu’à ses 15 ans, le dessin était sa plus grande passion. Véritable artiste, il s’adonnait à des activités manuelles (bois, peinture, sculpture, entre autres) et cherchait un métier à la fois créatif et rémunérateur. C’est alors qu’il a eu une révélation ! Tout d’abord en faisant un essai dans les deux salons d’un ami de ses parents, Jean-Paul Legoff. « Coiffer, c’est comme faire de la sculpture en 3D, mais que l’on peut retravailler à l’infini sur un même modèle. C’est ce que j’appelle une “créativité éphémère” car les possibilités de coiffure sont inépuisables. » Sa rencontre avec Marc Chereau, l’un de ses professeurs lorsqu’il a démarré ses études en coiffure, lui a ensuite insufflé la passion du cheveu, mais surtout de l’outil. Une passion qui l’a poussé à aller jusqu’au bout de ses études : CAP en trois ans, BP, puis, douze ans plus tard, il entame un BM puis un BMS (Brevet de maîtrise supérieur) pour finir diplômé à 29 ans. Entre-temps, il reprend la gestion d’un salon près de Nantes où il y reste dix ans.

 

Plus d’une corde à son arc

Anthony quitte la vie de coiffeur en salon et tourne une page dans sa carrière. Il devient formateur indépendant pour les salons et entre à la Centrale des Artisans Coiffeurs (CAC) en 2009. Dans cette même structure, grâce à la confiance d’Albert Burelli, Patrick Hamann et Jacques Thill, il passe du poste de formateur à celui de conseiller artistique cinq ans plus tard, mais il a bien d’autres casquettes. Coiffeur mixte, maître barbier et coiffeur studio sur les défilés, shows et shootings, il s’essaie aussi à l’écriture. Il a eu l’opportunité de publier son propre livre, Autour du fauteuil, qu’il écrivait au départ pour le plaisir, et il devient successivement blogueur pour le site Biblond.com et rédacteur de la page Capucine la blonde pour Biblond. « Il ne faut pas se limiter au statut de coiffeur, c’est bien au-delà. La coiffure apporte un tout. Cela peut passer par l’écriture, les produits, les défilés, etc. On peut s’exprimer de différentes manières. » Un homme talentueux dont les marques s’arrachent les services puisqu’il est ambassadeur de différentes maisons. Il a même sa propre gamme de rasoirs. Un parcours incroyable, vous dites-vous, mais rien n’arrive au hasard selon lui. « Tout est une question de rencontres. Chacune d’entre elles m’a appris quelque chose et a influencé mes choix. »

 

Maîtriser les arcanes de la coiffure

Anthony est un des rares coiffeurs qui prône l’art de la coupe au rasoir et qui l’a exploré en profondeur jusqu’à se l’approprier. C’est en effet une technique à part car c’est un outil à double tranchant, qui peut aussi bien permettre de réaliser un carré en cinq minutes que faire des ravages en un seul passage. « Il faut savoir écouter sa lame. » Grâce à ses deux « maîtres », Marc Chereau et Jean-Baptiste Pouvreau, auprès de qui il a fait ses armes pour maîtriser cette technique, il a développé au fil des années sa propre philosophie, avec ses propres angles et inclinaisons. Ayant toujours soif d’apprendre, il a également entamé des études personnelles il y a deux ans. Il étudie la chimie cosmétique pour mieux décrypter, comprendre et communiquer autour des produits qu’il conseille dans ses formations.

S’il a tâté de tous les métiers touchant de près ou de loin à la coiffure, Anthony reste un homme qui se remet toujours en question. « Si je me plante, à moi de trouver des alternatives pour réussir. » Comme le disent si bien les paroles d’une chanson phare des Rolling Stones : « Vous ne pouvez pas toujours obtenir ce que vous voulez, mais si vous essayez parfois, vous pourriez bien trouver. »

 

Entre nous

#01 Le secret de votre réussite ?

Les rencontres et opportunités de la vie que j’ai pris le risque de saisir. Rien n’est dû au hasard, on provoque les choses. Après, tout est une question de travail.

 

#02 Des projets en perspective ?

J’en ai, mais je ne les connais pas encore… Je ne m’en suis pas fixé pour ne pas m’enfermer, me limiter dans mes possibilités d’évolution et d’opportunités. Je les laisse venir, se créer. Une chose est sûre : je veux continuer de grandir artistiquement, être de plus en plus passionné.

 

#03 Des coiffeurs qui vous inspirent ?

Toutes les gens que je rencontre sont talentueux. J’aime aussi bien leur travail que leur personnalité, mais j’aime surtout les coiffeurs qui sont vrais, ceux que l’on reconnaît dans leurs visuels et qui transmettent autre chose que de l’artistique. Christophe Gaillet, Angelo Seminara, Vincent Moutault, Céline Antunes, et bien d’autres encore ! Il y a aussi les talents que l’on voit naître sur la Toile, que je ne connais pas encore, mais que j’admire tout autant.

 

#04 Votre vision du métier de coiffeur ?

La profession est toujours en mouvement car les coiffeurs recherchent la nouveauté et remettent sans cesse leur travail en question. Ils ont compris (notamment avec les réseaux sociaux) que se connecter permet d’avoir cette progression dans la démarche.

 

Parce qu’il n’y a pas que la coiffure

  • si tu étais une couleur : le vert
  • si tu étais un animal : plutôt qu’un animal, je dirais un électron car c’est une énergie toujours en mouvement
  • si tu étais un film : J’en ai trois. Orange Mécanique, Akira et The Wall
  • si tu étais un barbu célèbre : Lao Tseu, considéré comme le père fondateur du taoïsme
  • si tu devais changer de métier : sculpteur.