3 concepts de salons de coiffure innovants qui transforment l’expérience client

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À l’heure où les rendez-vous s’espacent, il y a urgence à réinventer l’expérience en salon pour attirer et fidéliser la clientèle. Voici 3 salons de coiffure proposant des lieux et des services originaux qui font réfléchir.

Le Studio à Vittel : une coupe et un drink, s’il vous plaît !

Siroter un verre tout en se faisant coiffer… Voilà l’expérience que peuvent s’offrir les clientes et clients du salon Le Studio à Vittel. Et ça cartonne ! « Aujourd’hui, 90 à 95 % de nos clients profitent de leur passage au salon pour boire un verre », soulignent les deux associés, Anthony Hoffstetter et Fabrice Zanella, installés à cette adresse depuis plus de huit ans.

Récemment, ils ont profité de travaux et d’un agrandissement du salon pour proposer ce nouveau service à celles et ceux qui viennent se faire coiffer chez eux.  À l’aube de la quarantaine, le duo, qui a fait ses armes chez Coiffirst à Paris, a eu envie de prendre son envol. « Pour nous, la coiffure est une histoire d’amour dans tous les sens du terme. Anthony était contrôleur aérien quand on s’est rencontrés. Il a suivi une formation chez Pigier Création puis il a gravi les échelons chez Coiffirst », précise Fabrice. « Depuis deux ans, nous avions la volonté d’agrandir l’espace et de mettre en place un concept haut de gamme fort. Nous sommes passés de 38 à 78 m2 ! »

Le coût de l’opération ? Un investissement de 400 000 euros tout de même. « Nous voulions créer un lieu à notre image et à l’image de notre clientèle. Pour cela, nous avons fait appel à une architecte et décoratrice d’intérieur extraordinaire, Sylvie Deloy, qui a parfaitement compris nos attentes. En pénétrant dans le salon, la cliente doit se sentir comme une amie dans l’ambiance d’un appartement haussmannien. Ainsi, les différents espaces sont aménagés comme les pièces d’une maison. Notre architecte a même disposé les miroirs de façon que la cliente ne croise aucun regard. Nous sommes dans une petite ville de Province. On voulait offrir à nos clients un moment rien qu’à eux », soulignent les deux patrons.



Une invitation dans une bulle de bien-être… jusqu’au parfum d’intérieur, développé par L’Oréal. Pour aller plus loin, Anthony et Fabrice ont obtenu la Licence IV pour pouvoir vendre de l’alcool. « Nous nous sommes interrogés… À quel moment, dans la vie, se sent-on bien ? La réponse : à l’heure de l’apéro, autour d’un verre. C’est un vrai moment de détente que l’on a voulu reproduire au salon. » Pari tenu pour nos deux entrepreneurs ! En effet, les clientes sont tentées de rester un peu plus longtemps après la prestation. « Pour profiter d’un moment loin des enfants ! » plaisantent-ils. « Mais attention : nous ne sommes pas un bar ! Les boissons sont réservées à nos clients et leurs accompagnants. » À la carte, des softs, bien sûr mais aussi des spiritueux sélectionnés avec soin, des vins ou de la bière artisanale. « Nous servons nos boissons sur de jolis plateaux, avec un verre et de la grignote. Nous avons une carte sélective. Du champagne (10 € la coupe), du Get 27, différents rhums (Diplomatico, Don Papa…), du vin, du whisky, des boissons sans alcool mais aussi du café ou du thé. Mais attention : comme nous facturons les boissons, nous devons offrons un service haut de gamme. Ainsi, le thé est servi selon le cérémonial Dammann. » Sur les réseaux sociaux, les visiteurs partagent avec plaisir leur expérience inédite, s’enthousiasmant sur ce nouveau service mais aussi sur la beauté des lieux, attirant ainsi une nouvelle clientèle.

Pour Fabrice, dans le métier depuis vingt-quatre ans, il y a urgence à se réinventer. « La coiffure évolue sans cesse. Les coiffeurs se forment pour être au top. Mais ils oublient souvent un des essentiels du métier, l’accueil de la cliente. Il faut renouveler l’expérience en salon. Nous avons un métier merveilleux, nous vendons de la confiance en soi mais aussi un moment unique, où tout s’arrête. À nous de revaloriser notre belle profession. »

Et quels sont leurs projets aujourd’hui ? « Nous en avons encore plein en tête mais nous allons nous poser un peu. Cette année a été intense. Nous continuons à nous former sans cesse, bien sûr. Notre priorité aujourd’hui est notre clientèle. Nous n’oublions pas ce que nous a appris Eric Pfalzgraf chez Coiffirst : la clientèle est un cadeau. Chez nous, les clients sont des rois. »

Salon L’Endroit Paris : coiffure et sport en toute intimité

Créé en 2018 à Montreuil, L’Endroit Paris est désormais situé au cœur du très trendy Xe arrondissement. Ce loft de 160 m2, qui est aussi le lieu de vie de son propriétaire, réunit deux adresses de bien-être, un salon de coiffure privé et une salle de sport intimiste.

Au cœur de cet espace hybride, la hairstylist Morgane Stephanazzi réserve à ses clientes, adeptes de son fameux « blond bébé », le meilleur accueil. En effet, celle qui œuvre en backstages des défilés de la Fashion Week et auprès des plus grandes maisons (Chanel, Saint Laurent, Dior) privatise le salon pour chaque rendez-vous, afin de créer, couper et colorer en toute tranquillité.

À la même adresse, Florian Delhorbe, coach sportif d’artistes, mannequins et hommes d’affaires, connu pour ses prestations sur France 5, a l’art et la manière de motiver ses clients en les faisant transpirer avec style. Dans son espace dédié au workout, loin de l’esprit traditionnel des salles de sport, citadines et citadins stressés profitent d’un coaching sur mesure.

Autre nouveauté ? Le studio s’est équipé d’un appareil d’électrostimulation, une technique d’entraînement efficace en vogue, parfaitement adapté au rythme de vie effréné des Parisiens pris par le temps.

Autre plus de L’Endroit ? Un mini-concept-store avec une sélection pointue de produits et d’accessoires capillaires Balmain, WoW ou O&M, enrichie chaque mois, au gré des humeurs et des envies, de nouvelles tendances à découvrir entre deux coups de ciseaux ou une séance de HIIT. Bref, un lieu de vie parfaitement adapté au rythme urbain. « Ici, ce n’est pas comme à la maison, c’est mieux ! », peut-on lire dans le dossier de presse.  

Village Macé : dreadlocks, art et cultures urbaines

À seulement 33 ans, Thomas Léveillé, chanteur et coiffeur autodidacte, est à la tête de plusieurs lieux : studio d’enregistrement (@eveilproductions), studio photo (@studiomaceparis), salon de coiffure (@dreadluxe), barber (@studiobarberparis), pop-up store (@monpopup.paris)…

La particularité de son projet entrepreneurial ? Toutes ces adresses sont situées dans la même rue, la rue Jean Macé dans le XIe arrondissement de Paris, formant ce qui a été baptisé le Village Macé.

Interview d’un artiste pluridisciplinaire :

Bonjour, pouvez-vous raconter votre parcours ?

À la base, je suis chanteur. J’ai mis cette passion un peu de côté pour le moment pour me consacrer à mes différentes sociétés. Mais cette fibre artistique explique pourquoi on fait les choses avec goût. Le but de l’équipe – une quinzaine de collaborateurs – n’est pas de créer des cash-machines mais d’avoir un impact sur la culture. Nous avons une vraie vision derrière.

Tout a commencé par la coiffure… Vous avez suivi le parcours classique ?

Eh bien, non. Je suis autodidacte. J’ai commencé par me coiffer moi-même. Puis mes amis. Et les amis de mes amis sont venus. C’est comme ça qu’est née la clientèle. Notre spécialité, ce sont les cheveux emmêlés avec une large gamme de services liés aux dreadlocks avec création ou reprise de racines au crochet. Mon salon, créé en 2016, a commencé à être trop petit. Alors j’ai déménagé ici en 2019 pour un lieu plus grand qui peut accueillir 10 postes.  

Et comment passe-t-on de coiffeur autodidacte à multi-entrepreneur ?

Pendant la Covid-19, des locaux se sont libérés dans la rue. J’ai sauté sur les opportunités pour développer d’autres activités. Nous avons donc un barbier, un studio photo, un studio d’enregistrement et un pop-up store où les marques peuvent vendre leurs produits et les artistes exposer.

Et quelle est votre clientèle ?

Dès les origines, avec notre salon dédié aux dreadlocks, avec maintenance et soin, nous avons réuni une clientèle assez atypique. Nous comptons beaucoup d’artistes. C’est pour cela que nous avons voulu leur proposer des offres qui correspondent à leurs attentes. Ainsi, nous naviguons dans le milieu artistique urbain. Comme la photo ou la musique, la coiffure est un art. Tout concorde ! Chaque entité a un nom et une direction artistique, mais tout ce petit monde est regroupé dans le Village Macé. La clientèle navigue d’un lieu à l’autre. Ils n’ont qu’à traverser la rue. On leur facilite la vie.

Des projets en cours ?

Bien sûr ! Nous allons lancer notre marque de cosmétiques, sous le nom de Dreadluxe. Nous allons donc devenir producteurs. Et pour 2025, nous envisageons de développer les salons Dreadluxe en les ouvrant à la franchise.

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