Juniors, seniors, coloristes, coupeurs, barbiers, coiffeurs studio, patrons, managers… Nos ambassadeurs représentent un joli pêle-mêle des acteurs de la coiffure.
C’est pour cela que nous avons voulu les interroger sur des sujets divers et variés, chers à la profession. A quelques semaines de passer le flambeau à une nouvelle équipe d’ambassadeurs, Anaïs Royer, barbière au salon La Loge, chargée de digital et formatrice en réseaux sociaux à La Loge Académie mais aussi en freelance, et Jérôme Fendt, Creative Hair Artist HCF, fondateur du salon Le Quatre à Metz et formateur La Biosthétique, nous livrent leurs conseils pour optimiser l’impact de vos réseaux sociaux.


Pourquoi est-il primordial d’avoir une présence sur les réseaux sociaux et lesquels privilégier pour un salon ?
Anaïs Royer : Avant tout, parce que nous sommes en 2025. Les gens ne s’arrêtent plus devant les vitrines, ils sont tous sur leur téléphone. Toutefois, je conseille de se concentrer sur un ou deux réseaux. Pour les coiffeurs, je dirais Instagram pour l’image et TikTok pour le côté humour et légèreté qui permet de se rapprocher du client. Aujourd’hui, un site internet a moins d’impact qu’un compte Instagram.
Jérôme Fendt : Nous vivons à l’ère du digital dans un monde complétement digitalisé. Pour percuter les gens, nous devons communiquer sur les réseaux. Toutes les générations sont à minima sur Facebook. Tout le monde a un ordinateur ou un téléphone. Je pense même qu’il faut être sur toutes les plateformes. Chacune a sa cible. Les plus âgés sont sur Facebook, les 30-50 ans sur Instagram et les plus jeunes sur TikTok. Si on souhaite viser une clientèle précise, on choisit celui qui correspond à la cible.
A quoi servent-ils ?
Anaïs Royer : A donner envie aux clientes de venir dans tel salon plutôt qu’un autre, à créer de l’engagement, à susciter l’envie de revenir et d’acheter des produits. L’idée est de créer une communauté. Et même quand le client n’est pas en salon, on entretient la relation via son smartphone.
Jérôme Fendt : Les réseaux sont les vitrines pour montrer notre travail mais aussi informer sur les prestations que l’on propose, faire démonstration de son talent et de son art… A travers le monde ! Ils permettent aussi de mettre en avant une vraie personne, d’humaniser le propos. D’où l’intérêt de se montrer authentique. Les clients veulent des astuces certes. Mais aussi savoir à qui ils ont à faire. Ils ont l’impression de te connaitre. Les abonnés suivent un coiffeur pour son travail mais aussi parce qu’il est drôle, qu’il ne se prend pas au sérieux, qu’il est cool. Ils veulent interagir avec lui. Toutefois, n’oublions pas que c’est avant tout un outil de communication, une fenêtre.

Quelles sont les pratiques à privilégier ?
Anais Royer : Comme je le disais précédemment, il vaut mieux se concentrer sur un ou deux réseaux. Et miser sur la régularité plutôt que la perfection. Par exemple, il est préférable de faire un post par semaine qu’un contenu sans envie. Il vaut mieux ne rien poster si on n’a rien à dire ! Enfin, il faut rester authentique en toutes circonstances. Les gens veulent nous voir tels que nous sommes.
Jérôme Fendt : Il faut donner de soi. Et surtout alimenter son compte. Cela prend du temps mais plus tu alimentes, plus cela marche. Et quand le compte commence à exploser, il faut consulter ses statistiques, pour poster au bon moment. Etre patient et rigoureux. Investir dans du matériel de qualité.
Les pièges à éviter et les erreurs à ne pas commettre…
Anais Royer : Poster pour poster. Prendre une image à l’arrache. L’algorithme ne la sortira pas. C’est une perte de temps. Autre erreur à éviter : oublier d’interagir ! Etre sur les réseaux sociaux, c’est ouvrir une conversation. Il faut partager avec les personnes qui commentent. Enfin, il est essentiel de ne pas copier les autres. On peut s’en inspirer. Mais pas faire du copié-collé.
Jérôme Fendt : Avant tout, ne pas être qui on n’est pas ! Ne pas copier ce qui existe déjà. Il faut être authentique ! Evitez aussi d’être redondant, avec les mêmes contenus, les mêmes photos, les mêmes prestations… Enfin, attention à ne pas entrer dans un rythme trop soutenu que vous ne pourrez tenir par la suite. Quand on habitue à poster régulièrement, il y a une attente voire une voracité des abonnés. N’en donnez pas trop ! Notre métier, c’est avant tout derrière le fauteuil et non devant la caméra.
Pourquoi le compte doit-il être à l’image du salon ?
Anaïs Royer : Il est important d’avoir une identité forte qui se retrouve sur Instagram ou TikTok. Que le client, quand il arrive sur le compte, il sait chez qui il est. Pour cela, il faut définir une charte graphique. Par exemple, sur le compte Instagram de La loge, on a pris le parti de laisser uniquement les visuels artistiques. Nous y affirmons notre style, plutôt rock. Naturel, glamour ou minimaliste, le compte doit être à votre image, en accord avec le style que l’on retrouve quand on va dans le salon. La même identité ! Jérôme Fendt : Pour le salon, nous avons soigné nos visuels, pour illustrer un travail naturel et élégant. Les clientes sont conquises et prennent rendez-vous. Mon compte Instagram me sert aussi beaucoup pour mon activité de coiffeur studio en freelance. Cela reste une vitrine de mon travail pour les marques, les photographes, les artistes en général. Exemple ? Quand tu montres des réalisations un peu incroyables sur perruques, tu vas attirer des créateurs de mode ou encore le monde de la nuit.
Côté contenu, quels sont vos conseils ?
Anais Royer : Il faut faire du storytelling. Raconter son histoire et ses valeurs. C’est ça qui va marquer la cliente. Quand on parle de soi, les gens sont présents. Pour ma part, je suis barbière et non influenceuse. Mon but est de parler de ce que j’aime. Ma cible, ce sont les clients mais aussi les coiffeurs qui veulent se former. Je préfère avoir les bons abonnés plutôt que beaucoup d’abonnés. La qualité plutôt que la quantité. Enfin, prioriser la spontanéité. Le naturel, c’est ce qui performe le plus sur les réseaux sociaux. Quand vous avez une idée, prenez deux ou trois minutes pour la mettre en œuvre.

Des astuces pour être efficace ?
Anais Royer : Pour gagner du temps, prenez le réflexe de filmer et de prendre des photos un peu tous les jours. Cela permet d’avoir, sous la main, une banque d’images. Mais aussi de programmer ses posts à l’avance grâce aux logiciels. Vous pouvez aussi recycler un contenu sous plusieurs formats. Pensez aussi à la collaboration locale avec les photographes, créateurs ou autres coiffeurs de votre ville ou région, pour gagner en visibilité. Utiliser les tendances actuelles grâce à Edits d’Instagram. Et pensez à poster aux heures stratégiques. Notez à quelle heure les clientes appellent en salon, c’est à cette heure qu’elles sont sur leur téléphone ! N’oubliez pas que vous êtes là pour montrer ce que vous savez faire. Les clients veulent du concret. Les coulisses du salon, par exemple, cela les rassure. N’ayez pas peur non plus de prendre vos clients en photos. Cela leur fait plaisir d’être la star, cela crée du contact et cela valorise votre travail. Pour cela, aménagez un coin photo avec une Ring light et un joli fond à l’image du salon. Le shooting ne doit pas prendre plus d’une minute donc contentez-vous de trois photos sous trois angles différents.
Jérôme Fendt : Cela peut être intéressant d’établir l’agenda, au mois ou à la semaine. Exemples ? Un post sur le cuir chevelu le mardi, une vidéo liée à cette problématique le vendredi. Il faut avoir, en amont, décidé de ce que l’on veut montrer.
Justement, quels sont les contenus qui cartonnent ?
Anaïs Royer : Les vidéos humoristiques, les transformations avant/après, les astuces de pro, les coulisses du salon, l’ambiance qui y règne. Ce n’est pas forcément notre travail qui est mis en avant mais notre façon d’être. Il ne faut pas hésiter à se mettre dans la lumière. Pour les formateurs, les vidéos courtes sur une geste technique plaisent aux jeunes qui ont envie d’apprendre.
Jérôme Fendt : Certes, on peut faire de l’humour ! Mais cela doit rester ponctuel. Sinon, il sera difficile par la suite de vendre une prestation. Toutefois, ne vous privez pas de faire des vidéos drôles ou des making of. Les coulisses avec un ton décalé, ça crée du lien avec les abonnés.
Le mot de la fin ?
Anaïs Royer : Pour ceux qui, comme moi, ont toujours plein d’idées en tête : j’ai toujours un carnet et un stylo sur moi, pour noter ces idées à tout moment, même pendant un rendez-vous !
Jérôme Fendt : Si vous n’êtes pas à l’aise, n’hésitez pas à vous former ou à faire appel à un Community Manager qui connait les tendances et les stratégies digitales. C’est un investissement, certes, mais je suis persuadé qu’il en vaut la peine.
Biblond, pour les coiffeurs !







