Biblond donne la parole à ses ambassadeurs : Faut-il facturer le diagnostic ?

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Juniors, seniors, coloristes, coupeurs, barbiers, coiffeurs studio, patrons, managers… Nos ambassadeurs représentent un joli pêle-mêle des acteurs de la coiffure. C’est pour cela que nous avons voulu les interroger sur des sujets divers et variés, chers à la profession. Aujourd’hui, un sujet qui fait débat sur la Toile, avec ses pour et ses contre, la question de la facturation du diagnostic. Jérôme Fendt, Creative Hair Artist HCF, fondateur du salon Le Quatre à Metz et formateur La Biosthétique, et Audrey et Virginie de la Pok’Academy à Annonay nous donnent leur avis.



La facturation du diagnostic fait débat… Il y a ceux qui sont pour, ceux qui sont contre. Quel est votre positionnement ?

Audrey et Virginie : En réalité, on n’a pas un avis tranché. Chaque salon a sa réalité économique, son positionnement et son public. Le plus important, selon nous, est d’être cohérent dans sa démarche et savoir pourquoi on choisit l’un ou d’autre modèle. Il ne faut pas facturer « parce que ça se fait » ou ne pas facturer « par peur de perdre des clients ».  Il faut que cela ait du sens pour soi, pour l’équipe, et pour la cliente. Parmi les salons qu’on forme, certains facturent puis remboursent si la prestation est réalisée, d’autres déduisent du prix final, d’autres ne facturent pas du tout.

Jérôme : Je suis totalement favorable à cette démarche. C’est comme un nouveau service qui permet de préparer la visite et de ne pas perdre de temps le jour du rendez-vous. Autre atout ? C’est plus confortable pour la cliente qui paie sa prestation. Pas question de la délaisser pour donner des conseils à une cliente qui passe un peu à l’improviste et qui ne viendra peut-être pas par la suite.

Et vous, quel parti avez-vous pris ?

Audrey et Virginie : Chez Avantgarde, nous considérons que le diagnostic est notre marque de fabrique. C’est bien plus qu’un échange rapide. C’est un moment d’écoute, d’expertise, de coconstruction. Il fait intégralement partie de notre prestation. On a donc choisi de ne pas le facturer. Et ce n’est pas un hasard.

Jérôme : Chez nous, le diagnostic prend une vingtaine de minutes, il est tarifé 20 euros. C’est un moment durant lequel on parle du projet de la cliente. On essaie de comprendre ses attentes, d’analyser ses cheveux, d’étudier la routine ou de réaliser un devis personnalisé. Tout dépend des problématiques. Il est conclu par une prise de rendez-vous. Avant, je déduisais ce montant de la prestation quand la cliente venait en rendez-vous par la suite. Aujourd’hui, nous ne le déduisons même plus. Je considère que c’est du temps qui doit être facturé.

Pourquoi ce choix ?

Jérôme : Nos prix sont supérieurs à 75 euros. Je ne me vois pas stopper une prestation avec une cliente qui paie son rendez-vous, pour aller parler pendant un quart d’heure avec une cliente potentielle qui ne viendra peut-être pas. On a choisi de travailler avec le logiciel Planity pour éviter d’être gêné par le téléphone et passer un meilleur moment avec nos clientes. Ce n’est pas pour être dérangé par des demandes de conseils intempestives !

A et V : Nous sommes une grosse équipe et cela nous permet de libérer du temps dans le planning, pour dédier une vraie plage horaire du diagnostic. L’une de nous (Virginie. NDLR) venant du monde de la parfumerie sélective, où le conseil client est un art à part entière, c’est tout naturellement qu’on l’a intégré au salon. Mais aussi et surtout, parce que nous pensons qu’une cliente qui vient en consultation n’est pas tout à fait la même que le jour de sa prestation. Les envies, l’état d’esprit, la nature du cheveu peuvent avoir évolué entre temps. C’est pourquoi, pour nous, ce moment de diagnostic reste essentiel, sincère et vivant sur le moment présent.

Comment les clientes les prennent-elles ?

Jérôme : Honnêtement, une cliente qui valide un devis à 350 euros pour un balayage n’a pas peur de payer 20 euros pour un diagnostic de qualité. Il suffit de les éduquer. En leur expliquant, via les réseaux sociaux par exemple, l’importance de ce moment, elles comprennent que ce sera bénéfique le jour J car le professionnel sait exactement ce qu’il va faire et combien de temps prévoir. Quand on va chez le dentiste, par exemple, il y a toujours une première consultation pour savoir ce qui va être réalisé par la suite. Chez le coiffeur, on scanne la cliente pour préparer au mieux son projet personnalisé et pouvoir travailler sereinement lors du rendez-vous. On peut parfois prescrire une cure en amont pour préparer les cheveux, ce qui permet de faire de la vente additionnelle si besoin. L’idée n’est pas d’arnaquer la cliente bien sûr mais de lui offrir un service de qualité au bon prix. Les coiffeurs sont désormais formés et ils sont aptes à réaliser des diagnostics de qualité. Et la cliente comprend que c’est pour le bien-être de chacun !

Pour conclure…

Audrey et Virginie : Chacun est libre de faire ce qu’il veut. Le plus important est d’être aligné avec son positionnement. Et de valoriser ce moment à sa juste valeur, qu’il soit gratuit ou non, et surtout de communiquer clairement auprès de sa cliente.

Jérôme : Chez nous, le diagnostic est un service à part entière, il est proposé parmi nos prestations sur Planity. Je pense que facturer le diagnostic est une pratique qui va se banaliser. Il va être revu et réaménagé. Cette prestation va s’étoffer au fil du temps. Par exemple, à La Biosthétique, nous avons le diagnostic du cuir chevelu. Je pense qu’avec le temps il y aura d’autres expertises qui seront mises en avant pendant le diagnostic et qui permettront même de le facturer plus cher. On va pouvoir faire notre métier. Celui de s’occuper des cheveux de nos clientes et de leurs problématiques. Et c’est ce qu’elles attendent de nous ! Apprendre des choses sur leur cheveux par un professionnel qui leur consacre du temps. C’est valorisant pour le coiffeur !

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