Loi Macron 2, plus de diplômes pour travailler ?

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Lundi 9 novembre 2015, Emmanuel Macron a dévoilé les grandes lignes des réformes qu’il souhaite mettre en place. Le projet de loi Noé – pour Nouvelles opportunités économiques – pourrait bousculer le monde de la coiffure. Le gouvernement étudie la possibilité d’une déréglementation du travail dans certains secteurs.

 

À en croire le projet de loi évoqué par Emmanuel Macron, le statut des travailleurs indépendants pourrait évoluer dans un avenir proche. De même pour les qualifications requises. Alors qu’il est obligatoire de détenir un BP pour ouvrir un salon de coiffure, cette condition pourrait ne plus être une nécessité. Le but ? Inciter de nouveaux acteurs à se tourner vers la création d’entreprises. M. Macron va même plus loin, allant jusqu’à souligner un décalage entre les obligations et la réalité du terrain. Son exemple : un CAP est exigé y compris dans les salons de coiffure afro, alors que le tressage n’est pas une matière enseignée en CAP.

 

 

Qu’en est-il du savoir-faire ?

Pour reprendre l’exemple d’Emmanuel Macron, le CAP ne sert pas simplement à apprendre les différentes techniques de coiffure. Durant les années d’études (CAP, BP), le savoir-faire est enseigné, mais aussi le « savoir être ». Lorsqu’un client entre dans un salon, il est à la recherche d’un moment de bien-être que seuls des professionnels peuvent lui offrir. Il ne faut pas non plus oublier que l’utilisation de produits chimiques (coloration, soins…) fait partie du quotidien des coiffeurs. Une personne n’ayant pas appris à les manipuler pourrait s’avérer dangereuse.

 

 

L’UNEC se mobilise

Dans un communiqué de presse, l’UNEC a assuré qu’elle soutiendrait les salons dans leur lutte contre la loi Macron 2. Pour contredire les propos soutenus par Emmanuel Macron, l’UNEC constate que chaque année, le nombre d’établissements de coiffure augmente (82 805 salons en 2014 contre 76 658 en 2011). Ce qui prouve que l’obligation de diplôme n’est pas un frein à l’ouverture de salons de coiffure. De plus, les personnes qui s’installent sans diplôme seront plus exposées aux risques de faillite, car moins qualifiées.

Même si l’UNEC n’a pas communiqué sur ce thème, des manifestations pourraient s’organiser si cette loi venait à être mise en place. Bernard Stalter, le président de l’UNEC, avait déjà poussé les coiffeurs à se rendre dans la rue le lundi 23 mars 2015, afin de dénoncer l’effet pervers de la loi Macron sur la rentabilité des salons de coiffure indépendants.

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