Visagiste et inventeur de la Méthode Juillard

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Quelle est l’analogie entre le travail de visagiste et celui d’architecte ?

Tous deux sont soumis à des lois géométriques avec des ruptures, des liaisons, des courbes. Nous sommes dans des univers de formes. Certaines tiennent la vedette pendant plusieurs années. Il y a eu une période où la courbe était très utilisée. Depuis cinq ans, la ligne de force, les formes pures reviennent.

On entre dans une nouvelle période avec l’architecture de Calatrava qui allie lignes et courbes. Il y a des ruptures, des effets visuels d’énergie entre lignes et courbes. La rupture existe aussi dans le choix des matières et des couleurs. Comme l’architecture d’un bâtiment agit sur la décoration intérieure, la coupe d’une cliente va influencer le choix de ses accessoires et de ses vêtements.

En quoi votre travail s’approche-t-il des méthodes en architecture ?

Toute ma méthode en 3D est basée sur l’architecture. En partant du visage de la cliente, on va réaliser une coiffure qui accentue certains éléments, en équilibre d’autres. Pour cela, nous allons observer le visage de la cliente sous différents angles : forme extérieure, forme intérieure et profil, grâce à un miroir rétroviseur. Par rapport à cela, nous faisons des propositions de coiffures en 3D, adaptées à son visage.

Quelles sont les différentes étapes de travail ?

Comme dans le cadre d’un projet architectural, nous étudions les données du site – le visage – en 3D. Par exemple, définir si c’est une forme ciel, plus mince en bas, ou terre. Ainsi, nous pouvons clarifier le type de coiffure que nous allons réaliser comme l’architecte esquisse son projet d’implantation selon les caractéristiques du terrain. En coiffant la bordure intérieure – frange –, on s’aperçoit que le visage change en caractère et en harmonie.

Comme l’architecte doit s’adapter aux règles urbaines locales, nous devons travailler avec les défauts du visage, comme les lignes de fatigue. Nous observons les profils pour faire le diagnostic de la longueur et des volumes. La dernière étape est de demander à la cliente de se recoiffer en pensant à la coiffure choisie. Cela s’apparente à une étude de faisabilité en architecture, qui mesure l’équilibre entre les attentes du client, les possibilités du terrain et le budget.

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