Stéphane Amaru, 10 000 heures supplémentaires non payées pour une reconnaissance mondiale

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Les coiffeurs qui réussissent ne travaillent pas juste plus que les autres, ils travaillent beaucoup plus que les autres, et certains arrivent à être reconnus par leurs pairs mondialement. Mais comment font-il ?

Dans notre métier, il faut bien distinguer deux parties. La première est le devoir d’activités quotidiennes au salon – pour pouvoir percevoir un salaire chaque mois – et la deuxième est le temps que l’on consacre à la coiffure par curiosité, en dehors des heures réglementées par l’entreprise.

Une étude sur le cerveau humain a permis de constater que toutes les personnes qui atteignent des niveaux mondiaux dans leurs domaines ont une chose en commun : au moins 10 000 heures d’entraînement extraprofessionnel…

Selon le neurologue Daniel Levitin, c’est le nombre magique : « 10 000 heures, c’est le temps nécessaire qu’il faudrait pour devenir une vraie sommité mondiale dans son domaine. Cela n’explique pas pourquoi certains sont plus rapides pour apprendre ou pourquoi certains s’entraînent tout autant sans jamais y arriver… En tout cas, rien n’a prouvé jusqu’à présent que l’on peut y arriver en faisant moins. C’est aussi pour cela qu’ils sont si peu ! »

La performance déteste la routine

Il faudrait vingt-sept ans pour faire 10 000 heures, en s’entraînant 1 heure chaque jour de l’année. Si l’on décide de compresser cet entraînement sur un soir de la semaine pendant trois heures, cette étude précise qu’il faudra attendre soixante-quatre ans pour pouvoir être reconnu mondialement.

La notion de réussite dépend de chacun évidemment, et le plus facile est de se donner pour excuse de ne pas avoir envie d’être reconnu… Ce qui permet de ne rien faire de plus et de rester dans sa routine, mais la coiffure est un métier de performance et la performance déteste la routine.

Toujours est-il que cela ne fait pas de mal d’avoir comme objectif d’être reconnu mondialement dans le métier qui nous fait vivre. Et même si l’on s’arrête à « régional » ou « national », ce n’est pas mal non plus !

Très jeune, il faut réfléchir à tout cela car, en y pensant assez tôt, le rêve est possible. Mais plus vous attendez, plus la possibilité s’éloigne… Le pire serait d’en avoir envie trop tard et de ne plus avoir la force et le temps pour y arriver.

Alors, sachant cela, combien d’heures supplémentaires non payées êtes-vous prêt à faire pour prendre le risque d’être mondialement reconnu ?