Recrutement : comment attirer les candidats ?

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Un poste sur cinq serait vacant aujourd’hui en France… En cause, un métier dévalorisé, des salaires bas ou des conditions de travail pénibles. Rarement la coiffure a connu tant de difficultés à recruter. Biblond a rencontré différents acteurs pour trouver des solutions et en finir avec le turn-over général.

 

Recruter, pour un patron, est devenu mission presque impossible ! Et pour cause… Aujourd’hui, un poste sur 5 est à pourvoir, soit 20 % des postes. Quand on analyse les chiffres clés de la coiffure de l’Unec, on s’aperçoit que le nombre d’actifs a continué de diminuer en 2020, 177 769 (alternants inclus). En dix ans, la coiffure a perdu 14 500 actifs, soit une baisse de 7,6 %, accentuée entre 2015 et 2020. En 2020, le secteur a perdu près de 3 400 salariés en solde, avec près de 15 250 embauches et 18 650 départs. La coiffure ne fait plus rêver les jeunes. Le deuxième secteur de l’artisanat qui forme des apprentis en CFA a perdu 27 % de ces effectifs en formation depuis 2007-2008. Quant à la formation par la voie scolaire, elle a perdu 50 % de ses élèves depuis 2008-2009 ! Une baisse qui s’est accélérée en 2014 et continué en 2020 puisqu’elle est de -14,1 % soit 884 élèves scolarisés dans la filière en moins.

Et une fois diplômés, que font les apprentis ?

En 2019, seuls 45 % des apprentis étaient en poste six mois après l’obtention de leur diplôme et 38 % pour ceux qui sortent de la voie scolaire. Pour les emplois plus élevés, 3 ex-apprentis sur 4 ayant obtenu le BP ont un emploi six mois après. Souffrant d’une image dévalorisée, la profession est pointée du doigt par les millennials : conditions de travail difficiles, pénibilité, manque d’évolution et de perspective et, surtout, salaires trop bas ! Cette épineuse question du salaire est probablement la raison principale du désamour dont souffre la coiffure. Biblond a d’ailleurs mis en place un sondage sur Internet autour d’une simple question : « Coiffeur(se)s, êtes-vous bien payés ? » La réponse est sans appel ! Parmi les 415 participants (en majorité entre 25 et 39 ans), 90 % estiment que leur salaire n’est pas assez élevé. Pour 74 % d’entre eux, le salaire ne dépasse pas 1 500 euros et 71,1 % sont pourtant des coiffeur(se)s confirmé(e)s, avec plus de dix ans d’expérience pour 58,1 % d’entre eux. Parmi les commentaires, d’autres points sont soulevés : le sentiment est d’être peu payé par rapport à l’investissement fourni, bien sûr, mais aussi le niveau d’études, la pénibilité du travail, la pression de rendement, le nombre d’heures, la position debout prolongée et le manque de valorisation du métier. Si les répondants évoquent un besoin urgent de revoir la convention collective, Christophe Doré, président de l’Unec, pense que le secteur paie aussi une décision du gouvernement en 2012. « Il avait coupé les aides à la formation. Sachant qu’il faut entre sept et huit ans pour former un bon coiffeur… » Quant au Cnec, il voit dans ce manque de motivation une conséquence de la crise sanitaire et des différents confinements. « Les gens n’ont pas travaillé. Ils étaient payés, ils avaient du temps et une certaine liberté. J’ai vu des coiffeurs tout plaquer pour changer de vie, d’autres, citadins, quitter la ville pour la campagne ! », rappelle celui qui serait prêt à intervenir dans les collèges pour informer les…

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Catégories: Actualités