Les cryptomonnaies en salon : Marc Maunay, coiffeur-barbier, dit « oui » !

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« Et vous paierez en euro, en Bitcoin, Ethereum ou en Litecoin ? » Cette question, les collaborateurs de Marc Créations à Mayenne pourront la poser à leurs clients dès le 28 juin… Marc Mauny, 58 ans, issu d’une longue lignée d’agriculteurs cultivateurs, Maitre Artisan et Maitre Artisan Confirmé, gérant du salon depuis 1986, n’est pas à son coup d’essai !

Preuve de son esprit visionnaire et avant-gardiste, il fut un des premiers à lancer dès les années 2000 un simulateur de coiffure pour projeter ses clients dans leur nouveau look ou à adopter les 35 heures avant même la mise en place de la loi Aubry. Premier commerce à rouvrir lors du déconfinement – à 00h01 le 11 mai 2020 -, son salon innova aussi dès son lancement en acceptant un moyen de paiement original pour l’époque, la carte bancaire ! « On me traitait de fou ! Je suis artisan et novateur. 36 ans plus tard, je récidive avec la cryptomonnaie » souligne-t-il quand nous le contactons par téléphone.

Le coiffeur-barbier, formateur sous le label Marc Mauny Mentoring et pour l’UNEC, étudie la question du Web 3.0 depuis plusieurs années déjà. « Le fait de côtoyer, dans notre métier, toutes les catégories socio-professionnelles mais aussi la jeunesse, nous ouvre l’esprit. La nouvelle génération, connectée aux réseaux sociaux, essaie d’imaginer son « demain ». Il faut les écouter et les entendre » note-t-il. Les fondements du web 3.0 auquel il adhère ? « Cette philosophie nous invite à être des « consom’acteurs » et nous permet donc de devenir notre propre banquier. Rappelons qu’Internet faisait peur dans les années 90 ! Le monde des metavers (contraction, en anglais, de « meta » et de « universe ». NDLR) est très sécurisé, contrairement aux idées reçues, grâce aux blockchains notamment qui assurent une tracabilité de l’argent et donc de certifier l’argent qui circule. C’est encore plus sécurisé que paypal ou la CB ! »

Mais concrètement, comment cela fonctionne ?

« Lors du parcours vaccinal, nous devions présenter un QR Code pour montrer « patte blanche ». C’est un peu le même système. Le client a un wallet – comprendre porte-monnaie électronique – sur son téléphone. Nous convertissons le montant dans la cryptomonnaie choisie. La transcription va générer un QR Code via une application que le commerçant va scanner. Le compte du client sera débité du montant défini et le compte du salon va être créditer du même montant » souligne-t-il avant de rappeler que les adhérents aux cryptomonnaies ne sont pas tous des spéculateurs. « Certains veulent simplement pouvoir utiliser les économies qu’ils ont sur leur wallet dans leur consommation quotidienne. » Cela, Marc Mauny le permettra donc dans son salon dès demain. Révolutionnaire dans le monde du petit commerce !



Mais si un patron de salon est intéressé et veut mettre en place ce système de paiement dans son salon, comment doit-il s’y prendre ?

« Je travaillais déjà avec Hairnet pour la prise de rendez-vous et Wavy pour mon site internet. Désormais, je vais avoir un troisième partenaire, Payinnov, une start-up française dont la mission est de faciliter l’entrée des commerçants dans le monde de la blockchain et du Web 3.0. Elle leur permet de recevoir des paiements en cryptomonnaie en boutique ou en ligne via la solution Payliko. Elle fournit la clé Ledger qui sécurise tout. Je suis désormais mon propre banquier. C’est moi qui gère tout tant que je ne donne pas mes codes » précise-t-il. Notez, toutefois, que la mise en place de ce dispositif a du être validée par son comptable pour être acceptée. Dans le monde merveilleux des cryptomonnaie, Marc Mauny voit grand ! « Mes apprenants pourront aussi payer leurs formations de cette manière. Nous sommes aussi grossistes et désormais nos clients pourront régler également en cryptomonnaie. »

Mais comment est accueillie cette nouvelle auprès de sa clientèle ?

« Les clients, les jeunes et leurs parents, apprécient. Cela donne une image de modernité. Comme quand on avait lancé il y a 12 ans la prise de rendez-vous en ligne » se souvient notre féru d’innovation pour qui les termes Web 3.0, Metavers, NFT n’ont aucun secret. Son prochain défi ? « Pour moi, la suite logique, ce sont les NTF (donnée valorisée composée d’un type de jeton cryptographique qui représente un objet (souvent numérique). NDLR). Ces produits signature existent déjà dans l’art ou dans la mode. Nous devons nous y inscrire. Quand les gamers imaginent leur avatar, j’aimerais leur proposition la bibliothèque de barbe donc en imaginer les NTF » prévient-il avant de conclure : « La coiffure peut se marier avec le monde de la tech. Nous entendons les patrons se plaindre de ne pas avoir de candidats. Mais pour « exciter » les jeunes, il faut leur montrer une image novatrice. Si on est has been, on ne les intéresse pas. Il y a beaucoup de talent dans les nouvelles générations. A nous de les révéler et de leur donner envie venir à nous. Je crois en eux ! »



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