La génération Z enterre le management à la « Papa »

Taille du texte: A A A

Réunion informelle le 7 octobre dernier avec Jordan, 18 ans, assistant coiffeur Didact Hair Building™.

Extraits choisis :

« Tu sais dans le métier, il y a des étapes pour rester motivé tout au long de sa carrière. Il te faudra travailler pour gagner ta vie, puis aimer pour apprendre vite. Ensuite il te faudra devenir passionné pour être curieux. Puis tu accéderas au leadership qui te donnera comme atout la conscience professionnelle qui te permettra de diriger. »
Jordan : – Super, mais comment fait-on pour sauter les étapes ?
– Bien sûr, on ne peut pas… »

Bienvenue aux coiffeurs de la génération Z !

Ils sont nés entre 1995 et 2009, sont âgés de 5 à 19 ans et vont demain diriger le monde. Ils seront nos futurs clients et nos futurs salariés et poussent dehors le management de la célèbre génération Y, plus axée
sur le « combien ça rapporte ? » et la gestion du temps de chaque étape. Ceux qui composent la Z-gen (comme on la nomme) sont bien différents et il est crucial de vite pouvoir les comprendre pour anticiper leur façon de consommer et la façon de les motiver.
Les premiers acteurs viennent d’entrer en scène et toutes les études menées sur le sujet en arrivent au même constat : c’est la génération de l’espoir. Ainsi, ils sont donnés comme étant plus « entrepreneurs », plus optimistes, plus culottés, plus basés sur « j’aime ce que je fais » que sur « combien rapportera ce que je fais ? » Opportunistes, ils sont ainsi prêts à quitter rapidement un travail ou l’ambiance ferait défaut, quitte à y perdre en salaire. Ils zappent vite et tout est plus rapide. Ils recherchent des modèles de leaders fair-play pour être fidèles. Et ne pensez pas que vous arriverez à les obliger à faire quelque chose dont ils ne sont pas convaincus… Vous allez me dire qu’ils s’adapteront, mais je réponds « non » et ce sera à nous de nous adapter, car je vous le dis : si vous allez au conflit, ils partiront. Il deviendra alors difficile de constituer une équipe stable, donc une pérennité sereine pour le salon de coiffure.
Exit le management à la « papa » directionnel et bossy : la motivation par le chiffre ne fonctionne plus et les lois sociales de notre pays ne permettent plus de diriger à l’ancienne. En clair, si l’un de vos salariés refuse une tâche que vous lui demandez, que pouvez-vous réellement faire ? Et bien pas grand-chose, alors que lui, a contrario, peut faire beaucoup plus contre son patron, d’où l’idée qui consiste à penser que le leadership est plus fort que le management.

Un idée nouvelle : le Z Management

Le Z management consiste à se dire que le but est de rendre autonome chacun et donc de ne plus manager pendant la journée, mais d’établir les bonnes règles lors du seul devoir du leader basé sur les 4 réunions qu’il doit animer. En ne s’appuyant plus que sur ces dernières, il se concentrera alors pour créer une bonne ambiance dans le salon pendant la journée, une donnée importante et non négligeable pour la Z-gen.

Les 4 réunions
– la générale,
– l’individuelle,
– l’informelle
– le flash meeting pratiqué mensuellement, en plus du flash meeting hebdomadaire.

Ce système des 4 réunions est la base et, s’il existe depuis de nombreuses années, c’est aujourd’hui le contenu de ces réunions qui a radicalement changé. Plus ou moins bien faites ou plus faites du tout, les réunions d’équipes ont perdu
progressivement de leur utilité, car leur contenu n’a jamais été vraiment réadapté aux nouvelles générations de coiffeurs. Elles sont alors progressivement devenues des contraintes pour les équipes, sans aucun résultat et, petit à petit, elles se sont raréfiées dans les salons. Pourtant les réunions sont les seuls outils démotivation qu’il reste pour faire grandir son équipe, donc son salon.
L’encadrement a la responsabilité de changer, sans penser à faire changer les autres. Ne sous-estimez pas la Z-gen car aujourd’hui un enfant de 6 ans a une logique équivalant à celle d’un adulte de 45 ans face à un smartphone. Ces jeunes utilisent très peu le mail, déjà pour les vieux. Ils communiquent à 94 % par texte en sms ou sur réseaux sociaux… L’encadrement a la responsabilité de changer sans penser à faire changer les autres. Leaders, vos clients sont vos salariés et il faut mériter son équipe. Faites d’abord vos devoirs, les salariés suivront… Si vous ne faites rien pour eux, n’attendez rien d’eux !

Facebook de Stéphane Amaru