Embaucher un salarié handicapé, pourquoi pas vous ?

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Démarche engagée et positive, embaucher un salarié handicapé est à la portée de tous. Comment s’y
prendre et réussir l’intégration d’une personne en situation de handicap ? Biblond a mené l’enquête.

 

Des statistiques à renverser

Le taux d’emploi des personnes handicapées en France est en moyenne deux fois inférieur à celui des personnes valides… Triste constat.

La coiffure n’échappe pas à cette statistique et les coiffeurs en situation de handicap voient les portes se fermer une à une. « Ce n’est pas parce que c’est un métier manuel que les personnes handicapées ne peuvent pas l’exercer, martèle Sandrine Bégout, créatrice du salon et du centre de formation On Hair Studio, à Bordeaux. En fauteuil, on peut très bien coiffer, j’en suis la preuve ! »

Handicapée à 70 %, cette coiffeuse engagée a adapté son centre de formation aux personnes handicapées. « Je viens de former un jeune souffrant d’un retard mental léger, il a eu son CAP sans problème !, confie-t-elle. Tout est question d’adaptation. » Pour les coiffeurs en fauteuil, quelques aménagements basiques sont nécessaires : il faut préserver un espace de travail suffisant autour du poste de coiffure, afin qu’un fauteuil puisse circuler, et prévoir des tabourets bas pour la clientèle. Pour des coiffeurs malentendants, baisser le niveau de la musique, favoriser la communication écrite, avertir les clients afin qu’ils s’adressent au coiffeur de face… sont des efforts simples à fournir.
L’Institut national des jeunes sourds forme d’ailleurs à la coiffure des élèves malentendants avec de très bons résultats.

Un monde à bousculer

Il est essentiel de sensibiliser son équipe en amont. Sachez qu’embaucher un coiffeur handicapé peut apporter un réel bénéfice à votre équipe. Les valeurs d’ouverture et de tolérance ne seront plus des coquilles vides !

« Les gens croient, à tort, que les personnes handicapées sont plus fragiles, regrette Sandrine Bégout. C’est faux ! Avec ce que nous traversons, ce n’est pas une gastro qui nous mettra par terre… Le plus important, c’est de sensibiliser le grand public. Ce n’est pas dans les moeurs de se faire coiffer par une personne handicapée : il est temps que cela change ! Je rêverais de voir un coiffeur en fauteuil monter sur le podium pour un show de coiffure. Là, les choses changeraient peut-être… »

Aides financières pour l’employeur
L’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) verse une prime à l’insertion de 1 800 euros à toute entreprise qui embauche un salarié handicapé pour un contrat d’au moins seize heures par semaine. Une prime existe également pour les contrats de professionnalisation ou d’apprentissage signés avec une personne en situation de handicap.

Chapeau !
Les grands groupes agissent sur le sujet, notamment Dessange ou L’Oréal Professionnel qui offrent des formations adaptées à de jeunes coiffeurs handicapés.

Virginie de Rocquigny

 

Patrick Ahmed / L’invité de la rédac’

Dans un monde parfait, la question ne devrait pas se poser. Il y a malheureusement beaucoup de paramètres à prendre en compte. Il faut évidemment prendre en considération l’infrastructure même du salon, tant au niveau de la structure (matérielle…) qu’au plan humain. L’accueil ne doit pas se faire dans la contrainte mais dans l’envie, et doit venir d’une volonté commune.

 

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