Coiffeur, un métier où l’erreur est interdite !

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La semaine dernière, un garagiste m’a avoué que les voitures toutes marques confondues étaient truffées de petits défauts et autres problèmes en tout genre. Et tout le monde n’y voit que du feu. « Mais chut, secret professionnel du client à son coiffeur. »

 

Je referme la parenthèse, pour vous dire que dans notre métier comparé à d’autres secteurs, nous n’avons pas le droit à l’erreur, nous avons une obligation de résultat quasi immédiate envers notre client.

Dans la plupart des branches, le client découvre (s’il le découvre) la qualité du travail d’un employé seulement en bout de chaîne, et dans la plupart des cas tout est réparable.

 

 

Qui sait : la voiture que vous venez d’acheter est peut être truffée de défauts elle aussi, elle est peut-être même repassée trois fois en peinture, et vous ne l’avez jamais remarqué.
Vous croyez que les murs de votre maison sont tous droits. Qu’il ne manque pas un boulon à l’intérieur de votre frigo.

Pour tous ces exemples, l’image de marque de l’entreprise, le professionnalisme, la sympathie du gérant, la qualité du travail visible suffit, car des contrôleurs sont là, en bout de chaîne pour gérer la partie visible de la fabrication.
Et des gens sympathiques sont là pour signer des contrats et vous remettre les clés.

 

 

Mais pour nous, coiffeurs, tout est différent. Notre travail est évalué par nos clients du début à la fin de la chaîne et c’est difficilement rattrapable. On ne peut pas tricher devant un client, vous êtes évalué à chaque coup de ciseaux, dévisagé de haut en bas pendant qu’une couleur pose. Le moindre défaut, une grimace anodine, un relationnel qui laisse à désirer et la sanction est immédiate : On parlera de vous ce soir au dîner, demain au travail, car vous avez perdu un client, tous ses amis, collègues, et relations. D’ailleurs selon eux vous n’êtes pas très sympa, vous êtes mauvais, bref vous n’êtes qu’un con.

« Alors, ne jouez pas au con, car lorsque vous êtes incapable de contrôler par vous-même la qualité de votre service, et que c’est votre client qui s’en aperçoit, il est déjà trop tard, on parlera de vous ce soir au dîner, vous n’êtes qu’un con, un point c’est tout !  »

Loris HUG