Le portrait : Delphine Courteille l’alliée de la parisienne et des modeuses

Passionnée par la mode, Delphine Courteille s’est forgé une solide réputation en coulisses des plus beaux défilés. À la tête de deux salons et de sa marque de soins capillaires, elle a trouvé l’équilibre parfait entre le business et l’artistique. Rencontre avec une figure de la mode parisienne.

« Quand j’avais 15 ans, j’allais me balader à Paris avec mes copines, dans le quartier des Halles. J’étais attirée par les looks excentriques. Puis, dans une boutique de cartes postales, j’ai découvert l’univers de la photographe Sarah Moon, qui signait les campagnes de Cacharel », se souvient Delphine Courteille.

Pour peaufiner sa culture, elle achète des magazines de mode. « J’étais bluffée de voir les mannequins connus comme Helena Christensen changer de personnalité pour une séance photo. » Passionnée par la mode et sensible aux textures, elle voit dans les cheveux la matière idéale pour explorer sa créativité. CAP à l’école André Sabatier à Bobigny, elle s’entraîne sur ses proches. « Mes voisines étaient intéressées par un brushing gratuit », plaisante-t-elle avant de rappeler que le secret pour maîtriser les gestes réside dans la pratique. Mais aussi le sens de l’observation et du détail.



Des débuts prometteurs

Après une Mention complémentaire coloriste et permanentiste, elle réalise son Brevet de maîtrise chez Jean Saberny. Puis, auprès de Charlie en Particulier, elle se forge une réputation en studio, travaillant avec les plus grands photographes, Peter Lindbergh, Paolo Roversi ou Dominique Issermann. Et Sarah Moon ! Un heureux hasard qui la conforte dans ses désirs pour l’artistique. Mais ne nous méprenons pas ! Si le chemin semble sans embûche, Delphine Courteille tient à souligner la rigueur qu’imposent les backstage. « C’est beaucoup de travail et d’organisation. Et le milieu de la mode est très dur. Imposer son style tout en restant humble. Être malin et savoir dire les choses au bon moment. Il y a toute une hiérarchie à respecter. » Après avoir assisté Charlie pendant quatre ans, Delphine se lance en freelance et fait la rencontre de la coiffeuse studio Odile Gilbert, en charge des cabines de Chanel période Karl Lagerfeld, Dior Homme, Lanvin, Jean Paul Gaultier, Paco Rabanne, Sonia Rykiel, Fendi, Bottega Veneta…

Bref, un peu tous les défilés de Paris et de Milan. « Avec elle, j’ai appris à travailler vite et bien ! Entre le prêt-à-porter et la haute couture, les saisons s’enchaînaient. Nous faisions parfois quatre défilés dans la journée, passant d’un créateur à l’autre, d’un univers à l’autre. C’étaient les belles années de la mode, avec des budgets incroyables. »

En studio aux quatre coins du globe

Sa rencontre avec l’actrice chinoise Maggie Cheung l’amène à voyager aux quatre coins du globe. « Elle était égérie de plusieurs maisons et je la suivais partout. Curieuse, j’ai aimé aller à la découverte d’autres cultures ! » Jusqu’au jour où elle s’est réveillée sans savoir où elle était, tant elle voyageait… « J’ai senti que c’était le moment de me poser. J’étais mariée et je ne pouvais pas continuer comme ça au risque d’y laisser ma santé. » Elle décide d’ouvrir son premier salon, le Studio 34. « Ce petit espace me permettait d’avoir une sorte d’atelier et de recevoir les clientes que je coiffais à domicile. Et d’un coup, j’ai vu le Tout-Paris débarquer mais aussi des célébrités internationales comme Sofia Coppola, Pharrell Williams ou Sting. » Au fil du temps, l’équipe s’est étoffée et il a fallu pousser les murs, avec une seconde adresse au numéro 28 de la même rue. « Une collaboratrice japonaise m’a fait découvrir le hair spa que l’on y a alors développé. »

En 2020, en plein Covid, Delphine se lance un nouveau défi, crée sa marque de produits éponyme. « Comme j’ai été ambassadrice pour plusieurs maisons, c’est un univers que je connaissais. J’avais déjà rencontré des chimistes, des chefs de projets, des équipes marketing… » Sa volonté ? Créer une gamme courte, qu’elle enrichit peu à peu.

Une gamme de soins dans l’air du temps

« J’ai misé sur des produits fabriqués en France, dans un souffle de naturalité, multifonction, et faciles d’utilisation. Avec l’accent sur la brillance. L’idée est d’obtenir cette légèreté qui fait le charme de la Parisienne et de mes clientes comme Inès de la Fressange, Jeanne Damas ou Alexandra Golovanoff. » L’avenir ? « Il faut se diriger vers le soin avec un focus sur l’hydratation. La Française dépense sans compter pour avoir les cheveux soyeux. » Comment voit-elle le métier évoluer ? « Il y a une baisse de qualité dans la coupe. Je récupère beaucoup de clients insatisfaits. Il y a de moins en moins de bons coupeurs, c’est dommage ! » Autre mission ? Redonner de l’espoir aux jeunes. « J’ai envie de leur dire que, oui, la coiffure est exigeante et physique, qu’en studio on n’a pas le droit à l’erreur, qu’il ne faut pas compter ses heures… Mais, en backstage comme en salon, la coiffure est un métier passionnant. »

@delphinecourteille_paris

LES DATES DE SA VIE

2008 Ouverture de son premier salon, Studio 34, au 34 rue du Mont-Thabor à Paris
2017 Inès de la Fressange lui remet la médaille de Chevalier de l’ordre du Mérite
2018 Ouverture du second salon avec hair spa, au 28 rue du Mont-Thabor
2020 Création de la marque de produits Delphine Courteille

 

La déco : Boucles d’Ébène, le lab âmes sœurs

Nourrir, soigner et embellir la boucle, rééquilibrer une coupe frisée et définir un coiffage pour des cheveux crépus dans un joli lieu, voilà le pari fou du nouveau salon Boucles d’Ébène Le Lab, un espace hybride, ouvert l’été dernier à Paris (XIIIe) par les soeurs Tacite – Aline et Marina – et Sandy Bé. Cerise sur le gâteau ? Boucles d’Ébène fête cette année les 20 ans de son concept.

Bienvenue sur la place des boucles et des locks ! À la tête de ce bel et nouvel espace, deux femmes que l’on connaît bien dans la profession : Aline et Marina Tacite, épaulées par Sandy Bé qui a pour mission d’aider chaque membre de l’équipe à atteindre ses objectifs et veille à la culture d’entreprise.



L’HISTOIRE COMMENCE EN 2005

Aline Tacite et sa soeur Marina créent l’association Boucles d’Ébène en 2005 et organisent à Paris le premier salon professionnel dédié à la coiffure naturelle. Plus de 2 000 visiteurs se rendent à cette première édition et, aujourd’hui, l’événement en rassemble plus de 45 000. Grâce à cet élan, Aline quitte son poste dans un cabinet d’avocats d’affaires et se dédie à la coiffure. Elle se forme à Londres pendant trois ans dans un salon spécialisé, puis à Paris chez le talentueux Taj.

En 2008, le salon Boucles d’Ébène à Bagneux, en région parisienne voit le jour. Avec sa soeur, elles bâtissent un salon inclusif qui célèbre la diversité capillaire. Expertes dans les protocoles et respectueuses des cheveux texturés. On peut d’ailleurs lire sur les murs du nouveau salon : « Sublimer les matières. Notre métier : vous faire aimer vos cheveux, vous réconcilier avec votre texture, laisser s’exprimer l’unicité, la beauté, la puissance », ou encore « La révolution de soi commence à la racine des cheveux. » Passionnée par la formation, Aline dispense des cours spécialisés cheveux crépus, frisés et bouclés dans les écoles de coiffure.

Quant à Marina Tacite, elle n’est jamais bien loin ! Elle joue même un rôle essentiel dans la gestion quotidienne des salons et supervise Le Studio, le premier espace de coiffure Boucles d’Ébène situé à Paris, résultant du déménagement de l’ancien salon de Bagneux en 2019. « Grâce à l’atmosphère chaleureuse d’un appartement, Le Studio se concentre principalement sur la coiffure, l’expérience et le bien-être des clients, souligne Marina qui a suivi un BTS en analyse biologique, obtenu une certification Sister Locks, un CAP et un BP en coiffure. Alors que Le Lab est conçu comme un espace hybride, répondant à la fois à la créativité et à l’apprentissage à travers d’ateliers conso comme “C’est mon papa qui m’a coiffé”, de formations pour les professionnels de la coiffure, d’événements et d’initiatives sociétales. »

AU 31, RUE ESQUIROL

« La vision de Boucles d’Ébène est de normaliser la beauté des cheveux texturés dans l’univers de la coiffure en France, à travers le partage, l’apprentissage et l’essaimage », précise Aline lors de la conférence de presse. Et ambitionne, à long terme, de transformer les mentalités en créant un espace où chaque femme peut célébrer son identité. Après avoir fermé le salon Boucles d’Ébène à Bagneux, les filles cherchent une deuxième adresse parisienne pour répondre aux attentes de la clientèle et aux demandes, toujours croissantes.

« C’est en passant tous les jours devant cette ancienne auto-école que je me suis décidée à appeler pour savoir si le local était disponible, précise Aline. Une aubaine pour nous ! Situé au 31, rue Esquirol, sur une jolie place et à 100 mètres de notre salon Boucles d’Ébène Le Studio, l’espace était parfait. » Le salon, tout en longueur, a une superficie d’environ 80 m2. Tout au fond du salon se trouve l’espace technique doté de trois fauteuils massants dont un bac à vapeur pour les soins profonds. « Nous avons choisi le bac Eden de Maletti pour ses performances », ajoute Marina.

Sur les côtés, une magnifique cabine privée, pensée pour le plus grand confort de la clientèle. Une parenthèse à l’abri des regards qui permet d’accueillir la cliente en toute sérénité. « Après une chimio par exemple ou encore lors des essais de coiffures pour une mariée… », admet Aline.

SUBLIMER LES MATIÈRES

Depuis l’ouverture, le salon ne désemplit pas. Les formations et les prestations sont très variées : locks, tressage, barbering, soins et coupes… De vraies approches innovantes.

Inutile de préciser que tous les professionnels du salon coupent les cheveux à sec et que chaque boucle est sculptée d’une certaine façon. « À travers les événements, nous répondons à la demande en renvoyant des images plus glamour des avant/après afin d’améliorer les propositions », complète Aline.

Il faut dire que les soeurs Tacite s’appuient sur vingt ans d’expertise. Le diagnostic est primordial pour la bonne performance des prestations. « Notre connaissance des produits capillaires nous permet de créer des protocoles personnalisés et d’obtenir le résultat souhaité en fonction du type de boucles », poursuit-elle. Les produits capillaires n’ont donc plus de secrets pour ces femmes expertes.

Bref, on applaudit des deux mains pour cet espace qui renforce l’estime de soi !