Galifornication s01ep09 : les coiffeurs se tirent une balle dans le pied ?

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Je vais reprendre un thème de l’épisode 04 qui me tient à cœur en partant de cette phrase que je dis souvent en formation :

« Ce n’est pas vous qui avez pas de la chance que le client entre dans le salon, c’est lui qui a de la chance d’être beau à travers vos yeux. Et c’est pour ça qu’il est venu vous voir, sinon il serait allé ailleurs ! »

Si on garde ça en tête, tout devient plus facile car on agit avec certitude, fort de son talent créatif et on ne laisse pas la cliente nous emmener vers un univers ou un choix qui ne nous correspond pas.

 

Quand sur le fauteuil notre client/e nous demande de faire quelque chose que nous ne trouvons pas beau… on le fait ? Bah non.

 

Alors quand Mlle Je-veux-les-cheveux-raides-et-je-veux-les-avoir-bouclés-comme-dans-les-films entre, les cheveux longs, tous de la même longueur et veut un « service forme » sans les couper… Bah, next (*passe au prochain).

Et oui, lui dire que ce n’est pas possible, ce n’est pas mauvais pour ton image. Au contraire, tu te valorises et inscrits tes choix artistiques.

De toute manière, cette cliente tu la revois deux semaines plus tard, en pleine détresse, à moitié bouclée et raide, parce qu’elle a trouvé quelqu’un qui lui a détruit la tignasse. Et c’est là qu’elle te dit que t’avais raison et elle te demande de réparer. Ok, mais tu vas banquer, ma chérie !

 

Autre exemple avec Mme Je-sais-pas-ce-que-je-veux-et-je-suis-jamais-contente qui te demande de la changer. Tu le fais. Forcément, elle n’aime pas, il y a quelque chose qui la choque. Alors, la question c’est : est-ce que tu la reprends ? Bah, non.

Tu lui dis de revenir le lendemain ou dans 48h. Car si tu la reprends tout de suite, tu changes tout ce que tu viens de faire, alors que deux jours après, elle t’aurait dit : « En fait j’aime bien, y a juste ça ! » Bref, un détail !

 

Mon conseil, ayez la bonne attitude, exprimez de la confiance pour qu’elle soit prête à l’abandon, serrez lui la main style demi molle et déjà elle se pisse dessus. Si je fais un brushing glamour, j’ai des gestes souples pour accompagner le résultat, par exemple, mon corps et mes mots expriment ce que je veux obtenir.

 

Et pour finir, partons sur cette fameuse hypothèse, « je vous verrais bien avec une frange ». Ok, mais quand ? Ce n’est pas sûr ? Un peu de certitude ne ferait pas de mal…

Je suis allé dans une pharmacie chercher un médoc et la vendeuse m’a répondu « Je ne l’ai pas, mais je pense avoir l’équivalent »… Non mais t’es con ou quoi ? En fait je le prends et je vois si je gonfle ?

C’est comme si je vous disais que j’aimerais vous faire passer un message. Et ben non, je ne le dis pas, je le fais !

Alors assumez-vous et acceptez que votre travail soit à votre image. Je ne dis pas qu’il faut se défausser d’un diagnostic, mais souvent la cliente sait ce qu’elle n’aime pas, mais pas encore ce qu’elle aimera.

Retenez bien que le plus important n’est pas le travail que vous faites sur le fauteuil, mais celui qui sort de votre salon.

 

Alors, si le travail qu’on te demande ne te plaît pas, ne le fais pas.