Un coiffeur mêlé au grand banditisme

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Méthodes dignes des plus grands ennemis publics, codes secrets, informations relayées, phrases à double sens… Un propriétaire de salon de coiffure est impliqué. Révélations.

 

 

Coiffé au poteau par la Brigade financière

 

Une affaire de gros sous bien mystérieuse : nom de code, Sangria.

 

Un cercle de banquiers projetait en 2015 de racheter la société Airgas, via le gigantesque hexagonal Airliquide.

 

La grosse opération a été débusquée par Stéphane F., un expert en financement d’acquisitions à la Société Générale, qui découvre tant d’informations qu’il décide de les communiquer au naïf (?) propriétaire de salons de coiffure, Thomas Seligman.

Informations qu’il code via un alphabet (A=1, B=2… etc).

 

 

Code que Thomas Seligman dénie comprendre :

« Lorsqu’il me dit A=1, B=2, je réalise que je vais devoir faire des maths (sic). Et d’ailleurs je n’ai pas trouvé la solution ».

 

Il distille les informations auprès de son réseau qui implique d’autres personnes éminentes : financiers, hommes d’affaires, ancien président de club de foot…

 

Un réseau bien rodé mais pas invulnérable

 

 

Du travail de pro, qui leur avait déjà rapporté 8 millions d’euros lors d’une précédente affaire. Surnoms, conversations codées, portables dédiés…

ils agissaient comme un véritable réseau de grand banditisme.

Mais leurs numéros ont été identifiés par la Brigade Financière, puis ils ont été mis à l’écoute, où les participants, dont le coiffeur, salivaient des gains à venir.

Un préjudice qui implique un délit d’initiés et de recel, sur des titres de Natixis, Publicis, GDF Suez, PSA Peugeot Citroën, Alstom, Bouygues, Numericable, Ciments Français, Lafarge…

 

L’on parle ici de plusieurs dizaines de millions d’euros !

 

Riposte judiciaire qui aboutit en… une lourde caution

 

L’autorité des marchés financiers (AMF) s’est heurtée à une violente riposte judiciaire des avocats d’Alexis Kuperfis et Lucien Selce :

 

il y aurait eu un enfreint de la garantie en terme de respect de la vie privée, car ils avaient été mis sous écoute.

 

Les hommes d’affaires étaient très sereins : après plusieurs re-qualifications pénales afin de boucler le dossier, ils dénient toujours le dénis d’initiés.

Le coiffeur qui pensait tirer son épingle à cheveux du jeu, s’en retrouve bien décoiffé

 

 

Revenons à Thomas Seligman, le propriétaire de salon de coiffure.

 

Estimé comme n’ayant rien à voir avec la finance, il se serait retrouvé pris dans une affaire qui le dépasse.

 

Raison ? Maladresse et naïveté sont invoquées.

 

Mais l’intéressé confessait devant la police

« avoir fait une grosse connerie avec une information qui s’avère privilégiée »,

 

confession qui avait mis en examen pour délit d’initiés les différents protagonistes de l’affaire, rappelons-le :

 

le banquier de la Société Générale, Thomas Seligman le propriétaire de salon de coiffure, Kuperfis et Selce, qui, quant à lui, est sommé de verser une caution de 11 millions d’euros.

 

 

Incroyable comme des sommes astronomiques puissent réunir des esprits aussi mauvais !

Qu’en pensez vous ?

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