1 tonne de cheveux saisie à la douane

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Mardi 16 décembre, la direction des douanes de l’aéroport de Sao Paulo a fait la saisie d’une tonne de cheveux humains en provenance d’Inde. Cette confiscation pointe le doigt sur un sujet qui fait débat dans le secteur de la coiffure : l’origine des cheveux utilisés pour les extensions.

Cette saisie est un véritable trésor d’extensions capillaire très convoitées par les fashionistas. Clientes et coiffeurs (les premiers concernés) sont-ils réellement  au courant d’où proviennent ces mèches de cheveux et dans quelles conditions elles sont préparées ?

Mèches de cheveux sacrées et pratiques douteuses

L’inde est depuis longtemps maintenant le premier exportateur mondial de cheveux humains. Cette activité rapporte au pays 8.5 milliards de roupies (133 millions d’euros) par an. La plupart des extensions de cheveux proviennent des temples en Inde, où les pèlerins se font tondre dans les temples et offrent en sacrifice leur chevelure aux milliers de Dieux du panthéon hindou. Cette offrande leur permet de se prémunir de la maladie, la pauvreté ou d’attirer la chance.

Des tonnes de tresses sont coupées chaque jour dans les temples à travers le pays et vendues aux enchères à des grossistes, qui les préparent à l’exportation. Avec les revenus qu’ils en tirent, les temples financent des activités caritatives. Même si ces femmes ne savent pas vraiment ce que deviennent leurs cheveux, ce que l’Inde fait de ses offrandes reste tout de même un trafic « acceptable ».

Ce n’est pas le cas de tous les pays, en Russie par exemple, certains rabatteurs travaillant pour les mafias locales proposent de la nourriture ou une poignée d’argent à des mères de familles dans le besoin en échange de leur chevelure. Les institutions pénitentiaires elles aussi ont leurs méthodes, elles rasent la tête des nouvelles condamnées à leur arrivée sous prétexte d’éviter la propagation des poux, et revendent ensuite ces cheveux. Les asiles psychiatriques et même certains orphelinats font de même.

Trafic de cheveux et défaut d’hygiène

La saisie à Sao Paulo est estimée à 400 000 dollars, soit plus de 300 000 euros. La tonne de cheveux entassée dans des caisses en carton, qui venait d’Inde a été saisie pour des raisons d’hygiène. L’importateur n’avait déclaré que 15 000 dollars au lieu des fameux 400 000, la douane constate également que l’importateur n’est pas le réel destinataire de cette incroyable cargaison de longs cheveux humains envoyés en longues queues de cheval attachées par des élastiques et empilées dans des cartons.

La douane n’a pas révélé l’identité du réel destinataire, mais encourage fortement les acheteurs et donc les coiffeurs à vérifier si leur fournisseur respecte bien les conditions sanitaires obligatoires de l’Agence nationale (du Brésil) de surveillance (Anvisa), telles que les processus de stérilisation et désinfection des cheveux importés, sous peine de risque pour la santé.

Jeff Stilson dans son film reportage Good Hair relevait déjà la question problématique de l’origine des extensions de cheveux. En voici un extrait qui devrait vous donner envie d’en savoir plus… Biblond vous recommande vivement ce documentaire très instructif !

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